Abidjan, 18 mars 2025 (AIP)-Le Rwanda a annoncé lundi 17 mars 2025 la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, en raison du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), rapportent des médias, citant un communiqué officiel du ministère des Affaires étrangères dudit pays.
Dans ledit communiqué, le ministère a exigé le départ de tous les diplomates belges présents au Rwanda sous 48 heures.
“Aujourd’hui, la Belgique a clairement pris parti dans un conflit régional et continue de se mobiliser systématiquement contre le Rwanda sur différentes plateformes, en utilisant des mensonges et des manipulations pour susciter une hostilité injustifiée à l’égard du Rwanda, dans le but de déstabiliser le pays et la région”, a ajouté le ministère.
Le ministère a également dénoncé le “rôle historique destructeur” de la Belgique dans l’attisement de l’extrémisme ethnique, ayant conduit en dernier ressort au génocide contre les Tutsis en 1994. Il reproche aussi à Bruxelles de permettre à des groupes niant le génocide et perpétuant une idéologie génocidaire d’opérer sur son territoire.
Le président rwandais Paul Kagame a accusé dimanche la Belgique de plaider en faveur de sanctions internationales contre son pays, en raison du conflit dans l’est de la RDC.
Début février, l’Allemagne a rejoint les États-Unis et le Royaume-Uni en adoptant des sanctions contre le Rwanda en lien avec le conflit dans l’est de la RDC.
La RDC et plusieurs pays occidentaux accusent Kigali de soutenir les rebelles du M23, des accusations que le Rwanda dément fermement.
Depuis décembre, le M23 a intensifié son offensive dans l’est de la RDC, s’emparant des capitales provinciales Goma et Bukavu.
Plus récemment, les rebelles ont pris le contrôle de Nyabiondo, située à 110 km au nord-ouest de Goma, après plusieurs jours d’affrontements avec l’armée congolaise et la milice pro-gouvernementale Wazalendo. La semaine dernière, ils ont également conquis la ville de Kashebere dans le Nord-Kivu.
Des pourparlers de paix entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, sous l’égide du président angolais João Lourenço, médiateur de l’Union africaine, sont prévus mardi en Angola.
Selon les autorités congolaises, au moins 7 000 personnes ont été tuées depuis janvier dans les combats.
(AIP)
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