Abidjan, 20 mars 2025 (AIP)- L’intensification des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ouvre de nouvelles perspectives pour l’Afrique, Pékin (Chine) cherchant à diversifier ses échanges et renforcer ses partenariats économiques sur le continent.
Dans une publication de La Conversation faite le 14 mars 2025, la chercheuse et économiste Lauren Johnston, spécialiste des relations sino-africaines, explique comment ces dynamiques peuvent également façonner les relations entre l’Afrique et la Chine.
Depuis son premier mandat en 2017, Donald Trump a adopté une politique protectionniste marquée par des taxes élevées sur les importations chinoises et des restrictions technologiques visant à limiter l’expansion de Pékin dans les secteurs stratégiques.
Son retour au pouvoir a été suivi de l’imposition de droits de douane de 20 % sur toutes les importations en provenance de Chine et d’un durcissement des sanctions contre les entreprises technologiques chinoises. En réponse, Pékin a annoncé des mesures de rétorsion, notamment des taxes sur plus de 80 produits américains, incluant le charbon, le gaz naturel et les machines agricoles.
Face à ce durcissement des relations commerciales avec Washington, la Chine accélère sa coopération avec l’Afrique, perçue comme un marché clé pour atténuer les effets de la guerre commerciale. Moins d’un mois après l’investiture de Trump, Pékin a dévoilé un plan d’expansion des échanges sino-africains, misant sur l’industrialisation du continent et l’intégration de ses exportations dans les chaînes d’approvisionnement chinoises.
La province chinoise du Hunan s’impose comme un centre névralgique de cette stratégie. Accueillant une zone pilote de coopération économique et commerciale sino-africaine, elle facilite l’entrée des produits agricoles africains sur le marché chinois et abrite des géants industriels comme Sany (matériel de construction) et BYD (véhicules électriques).
En 2024, la Tanzanie a ouvert un bureau de promotion des investissements à Changsha, tandis que le Nigeria et le Niger ont multiplié les initiatives pour attirer les capitaux chinois.
Ainsi, l’Afrique pourrait tirer profit de cette reconfiguration des chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment dans les secteurs agricole, minier et industriel, indique l’économiste Lauren Johnston.
Toutefois, ces opportunités s’accompagnent de défis, notamment la dépendance croissante des économies africaines à la Chine et la nécessité pour le continent de négocier des accords commerciaux équilibrés, poursuit-elle.
(AIP)
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