Abidjan, 31 mars 2025 (AIP) – La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale française, Marine Le Pen, a été condamnée lundi 31 mars 2025 à quatre ans de prison, dont deux ans ferme, ainsi qu’à une amende de 100 000 Euros et cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate.
Cette décision, rendue par le tribunal de Paris dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires du Front national (devenu Rassemblement national), compromet sa candidature à l’élection présidentielle de 2027.
Le tribunal a jugé Marine Le Pen coupable de détournement de fonds publics et de complicité dans un système de financement frauduleux du parti. Selon les magistrats, ce stratagème a permis au RN de financer sa propagande et son développement à hauteur de plus de quatre millions d’euros sur une période de dix ans. Une amende de deux millions d’euros, dont un million ferme, a également été infligée au parti.
Sans attendre l’annonce de sa peine, Marine Le Pen a quitté la salle d’audience sous les yeux de ses avocats et de nombreux soutiens. Elle a annoncé qu’elle s’exprimerait dans la soirée lors du journal télévisé de TF1.
Cette condamnation a suscité de vives réactions au sein du RN. Jordan Bardella, président du parti, a dénoncé une “exécution de la démocratie française” et une décision politique visant à empêcher Marine Le Pen de concourir à la présidentielle.
Dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où elle est députée depuis 2017, ses partisans ont également critiqué une décision qu’ils jugent motivée par des considérations politiques.
Par ailleurs, les 12 assistants parlementaires poursuivis dans cette affaire ont été reconnus coupables de recel. Le parquet avait insisté sur la stratégie d’enrichissement mise en place par le parti, rappelant que les règles encadrant le travail des assistants parlementaires européens ont toujours été claires.
La défense de Marine Le Pen et de ses co-prévenus a balayé les accusations d’emplois fictifs, arguant que les assistants parlementaires exerçaient une fonction politique légitime au service du parti. Cette ligne de défense n’a pas convaincu le tribunal, qui a confirmé la culpabilité des accusés et prononcé des peines significatives.
Cette condamnation marque un tournant dans la carrière politique de Marine Le Pen, qui pourrait faire appel de cette décision afin de tenter de retrouver ses droits civiques et politiques avant les prochaines échéances électorales.
Son avocat, Rodolphe Bosselut, a annoncé peu après son intention de faire appel.
(AIP)
cmas