Abidjan, 1er avr. 2025 (AIP) – L’ONG Patrimoine culturel et vie communautaire durable en Afrique (PCVCDA) a lancé une campagne visant à préserver les savoir-faire traditionnels liés à l’attiéké et à promouvoir une agriculture durable à Ediakro.
Lors de la conférence de presse de lancement, tenue le 27 mars 2025 au siège de l’UNESCO à Abidjan, le président du comité scientifique et technique, le professeur Yao N’Goran Jean-Paul, a annoncé que cette campagne se déroulera du 16 au 19 avril 2025 sur l’esplanade du foyer d’Ediakro.
Cette initiative a pour objectif de mettre en place des champs intégrés, associant cultures vivrières, élevage et reboisement, en s’appuyant sur les connaissances scientifiques et technologiques développées par le Centre national de recherche agricole (CNRA). Elle s’inscrit dans une démarche de développement durable afin de garantir la promotion des techniques traditionnelles de fabrication de l’attiéké.
Pr Yao a également précisé que cette campagne vise à combler le déficit de productivité en formant les agriculteurs et autres acteurs des filières agricoles à devenir de véritables entrepreneurs agricoles, capables d’adopter les innovations technologiques issues de la recherche pour une professionnalisation du secteur.
Au programme de cette campagne figurent des formations sur les techniques culturales, la gestion des pépinières, la sélection des plants pour le reboisement ainsi que les méthodes de culture du manioc. Ces sessions s’adressent aux producteurs, commerçants, consommateurs et industriels.
Spécialiste de la culture à l’UNESCO, Maimouna Camara a salué cette initiative, qui s’aligne sur la vision de l’agence onusienne de promouvoir l’attiéké comme patrimoine culturel immatériel. Elle a également félicité l’ONG pour son engagement en faveur de l’amélioration des pratiques agricoles liées à cette spécialité ivoirienne.
La présidente de l’ONG PCVCDA, Dr N’Gaza Ekora épouse Yao a profité de cette occasion pour présenter la vision de son organisation, qui consiste à intégrer la dimension patrimoniale (culturelle et naturelle) dans le développement communautaire durable en Afrique.
En dehors de cette campagne, l’ONG a mené des actions de sensibilisation à travers le pays, aboutissant à la signature de conventions avec des associations et mutuelles, ainsi qu’à la mise à disposition de sites de production. Elle a également soutenu la création de champs expérimentaux à Kombolokoura (Korhogo) et à Ediakro (Dimbokro), a relevé Mme Yao.
À long terme, la PCVCDA prévoit de former 100 femmes aux techniques de fabrication de l’attiéké et à la commercialisation des produits dérivés du manioc, de créer une unité de transformation, d’accroître la capacité de production, d’organiser des concours annuels avec remise de prix,
Elle envisage aussi de sélectionner des enseignants pour les instituts « Apprendre et conter en langue locale de Côte d’Ivoire » (AP2LCI) et mettre en place des ambassadeurs régionaux par secteur d’activité dans le cadre de son vaste programme opérationnel.
(AIP)
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