Abidjan, 02 avr 2025 (AIP) – Après la condamnation de Marine Le Pen à deux ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité, le lundi 31 mars 2025, les magistrats expriment leurs inquiétudes face aux attaques répétées contre l’institution judiciaire et aux menaces qui pèsent sur certains juges, dont Bénédicte de Perthuis, placée sous surveillance.
La juge spécialisée dans les affaires financières fait l’objet de rondes de surveillance après avoir été accusée d’avoir rendu un jugement “politique”. Depuis l’annonce du verdict, plusieurs figures de la droite et de l’extrême droite, dont Jordan Bardella et Éric Ciotti, ont dénoncé une “cabale judiciaire” et un “coup d’État judiciaire”.
Face à ces accusations, de nombreux magistrats dénoncent une instrumentalisation de la justice et une dérive inquiétante. “On ne fait qu’appliquer la loi, et pourtant, nous sommes pris pour cible”, déplore l’un d’eux, cité par des médias français. Une nouvelle enquête a été ouverte après la réception de menaces adressées aux juges du tribunal correctionnel de Paris.
Pour les magistrats, ces attaques s’inscrivent dans un climat plus large de remise en cause de la justice en France et ailleurs. “Ces partis d’extrême droite s’attaquent à la justice, car elle constitue un contre-pouvoir”, analyse Serge Portelli, ancien magistrat.
Les menaces contre les magistrats ne sont pas nouvelles, mais elles se sont aggravées avec l’essor des réseaux sociaux. “Certains en viennent à nous considérer comme des ennemis politiques”, s’alarme Ludovic Friat, président de l’Union syndicale des magistrats. Certains juges ont même reçu des menaces précises, ciblant leurs proches.
Face à ce climat pesant, plusieurs magistrats appellent à une réponse ferme des autorités pour garantir l’indépendance et la sécurité de la justice.
(AIP)
cmas