Abidjan, 02 avr 2025 (AIP) – Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, a annoncé le mercredi 2 avril 2025, la mise en place d’un prélèvement compensatoire sur les importations de produits halieutiques.
Il a fait cette annonce lors des ‘’Rendez-vous du gouvernement’’ organisés à l’auditorium de la Primature, à Abidjan Plateau, autour du thème ‘’Production animale et halieutique : enjeux, défis et perspectives’’.
Sidi Touré a reconnu que la concurrence accrue des produits aquacoles congelés importés pèse lourdement sur la filière locale, compliquant ainsi l’écoulement de la production nationale.
Il a estimé que la taxe compensatoire sur les importations de produits halieutiques constitue un levier essentiel pour soutenir cette filière.
Le ministre a précisé que le projet de mise en place de cette taxe est actuellement à l’étude au sein du gouvernement, en attente d’amendements et d’adoption, afin de permettre sa mise en œuvre dans un futur proche.
À titre d’exemple, il a rappelé que la filière avicole a pu se développer grâce à un mécanisme similaire et est aujourd’hui citée parmi les fleurons du secteur.
Ces actions ont permis de passer d’une production de 4 500 tonnes en 2020 à 8 467 tonnes en 2023, soit un taux d’accroissement d’environ 88 %.
Concernant le secteur de la pêche, M. Touré a expliqué que la filière pourrait générer un chiffre d’affaires potentiel de 14 milliards de FCFA, suite à des investissements dans le renouvellement de la flotte artisanale et la fabrication d’engins de pêche.
Pour l’aquaculture, les investissements prévus concernent la production de poissons marchands et d’intrants (alevins, aliments, etc.), avec un chiffre d’affaires potentiel de près de 586 milliards FCFA.
Le ministre a également souligné qu’une initiative est en cours visant l’exonération de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et l’exemption du paiement des taxes d’entrée pour les aliments et équipements de la chaîne de valeur de l’aquaculture.

De plus, une application mobile gratuite, dénommée ‘’PREPICO-FEED’’, a été développée afin de permettre aux pisciculteurs de formuler des rations alimentaires de meilleure qualité à partir de matières premières locales.
Par ailleurs, le ministre a déploré que le manque de formation des acteurs constitue un obstacle majeur, réduisant l’efficacité des pratiques aquacoles. Il a néanmoins mentionné que 808 jeunes et femmes ont été formés dans les métiers liés à l’aquaculture.
Le ministre de la Communication, Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, a rappelé que de nombreux efforts ont été déployés par l’État pour garantir un approvisionnement en ressources animales et halieutiques pour les populations, tout en favorisant la création d’emplois stables.
(AIP)
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