M’Bengué , 4 avril 2025 (AIP) – Le mot d’ordre de grève de 48 heures lancé par des syndicats d’enseignants en Côte d’Ivoire a été peu suivi dans le primaire, mais largement observé dans le secondaire, à M’Bengué (nord), a constaté l’AIP jeudi 3 avril 2025.
Dans plusieurs écoles primaires de la commune, les cours se sont déroulés normalement. À l’école primaire Issa 1, tous les enseignants étaient présents. Le directeur, Coulibaly Yaya, a indiqué qu’il n’était pas opposé au mot d’ordre, mais estimait qu’”il faut mener le combat autrement”, appelant à “une autre forme de protestation sans abandonner les classes”.
Même constat à l’EPP Issa 2, à l’EPP N’Golo Fatogoma et dans d’autres établissements primaires, où enseignants et élèves étaient en activité. L’inspecteur de l’enseignement primaire Meïté Brahima a confirmé la régularité des activités, évoquant une bonne collaboration avec les enseignants.
La situation contrastait avec celle des établissements secondaires. Au collège moderne de jeunes filles Fanta Kader, seules les élèves étaient présentes, les enseignants ayant massivement suivi la grève. “Nous sommes arrivées pour les cours, mais on nous a dit que les professeurs sont en grève”, a déclaré une élève de 6e, Diabaté Salimata, interrogée dans la cour de l’établissement.

Au lycée moderne de M’Bengué, la majorité des enseignants étaient absents. Le proviseur, Coulibaly Ousmane, a précisé que seuls 4 des 22 enseignants attendus à la première heure étaient présents, et seulement 2 à la deuxième heure.
Il a rappelé qu’une réunion avec le personnel, le 1er avril, avait permis de transmettre les conclusions d’un échange entre les syndicats et le ministère, incluant des avancées sur la question des primes. Il a jugé la grève “inopportune”, en raison notamment de l’évaluation en cours du système éducatif ivoirien dans le cadre du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PARSEC), qui se déroule du 27 mars au 11 avril.
Une enseignante d’espagnol, Dagnogo Karidjatou, a abondé dans le même sens, estimant que les garanties données ne justifiaient pas l’abandon des cours.
La grève a été suivie jeudi 3 avril dans l’ensemble des collèges du département.
(AIP)
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