M’Bengué, 9 avril 2025 (AIP) – L’Union des forêts sacrées (Sizangué) du département de M’Bengué a tenu dimanche 6 avril 2025 sa cinquième réunion à Poungbè, un village de ladite sous-préfecture, pour renforcer la sauvegarde des pratiques traditionnelles liées au Poro.
Créée le 12 décembre 2023, l’union regroupe aujourd’hui 109 forêts sacrées, contre 21 à sa création. Elle s’étend à toutes les sous-préfectures du département de M’Bengué et inclut également des villages des sous-préfectures de Toumoukro et de Diawala, dans la région du Tchologo.

« En pays sénoufo, l’initiation au Poro est indispensable pour être considéré comme membre à part entière de la communauté », a déclaré, le responsable de l’organisation et de la mobilisation de l’Union, Coulibaly Souleymane. Il a souligné que l’association vise à freiner l’érosion des pratiques culturelles, face à l’influence des modes de vie modernes.
La rencontre de Poungbè a réuni des représentants venus notamment de Korhogo. Ils ont exprimé leur solidarité envers le mouvement de sauvegarde des traditions à M’Bengué.
« La tenue de cette réunion à Poungbè est un honneur pour notre village », a affirmé le chef de village, Coulibaly Kouanan. Il a salué l’initiative, estimant qu’elle contribue à la préservation du Poro et à la cohésion sociale.
Les échanges ont porté sur le respect des règles internes des forêts sacrées et sur les mécanismes de règlement des différends entre elles. Les responsables, appelés Koulofôhou, ont été invités à renforcer l’application des prescriptions traditionnelles et à œuvrer à la résolution des conflits internes.

Présent à la rencontre, un initié du Poro, Coulibaly Adama, venu de Korhogo, a déclaré : « L’éducation transmise dans la forêt sacrée permet aux enfants sénoufo de grandir dans le respect des valeurs apprises durant l’initiation ».
Pour sa part, le président de l’union, Coulibaly Yassoungon N’Golo, a justifié la création de l’organisation par la dégradation des comportements observés parmi les initiés eux-mêmes. « Des rites avaient été abandonnés. Grâce à l’union, nous avons pu en restaurer certains et régler des conflits liés au leadership », a-t-il indiqué. Il a ajouté que l’initiation au Poro constitue un outil de médiation permettant de résoudre pacifiquement les différends entre membres de la communauté.
(AIP)
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