Ferkessédougou, 11 avr 2025 (AIP) – Malgré l’annonce d’un prix bord champ officiel fixé à 425 FCFA/kg par le gouvernement, les producteurs de noix de cajou des sous-préfectures de Ferkessédougou, Togoniéré et de Koumbala s’inquiètent du manque d’acheteurs sur le terrain, une situation qui fait craindre une mévente massive dans cette zone pourtant stratégique pour la filière.
« Nous étions contents du prix, mais depuis le début de la campagne, les acheteurs viennent au compte-gouttes. Certains jours, personne ne se présente », confie Yéo Zana, producteur à Togoniéré, lors d’un micro-trottoir réalisé jeudi 10 avril.
Plusieurs autres acteurs, dont Ouattara Adama et Coulibaly Yefarkya, évoquent une stratégie présumée de certains commerçants visant à acheter les stocks en fin de campagne à des prix plus bas, lorsque les producteurs seront acculés financièrement.
« Ils attendent que nous soyons à bout pour venir imposer leurs prix. Déjà, certains vendent à 350 ou 400 FCFA faute de mieux », dénonce M. Ouattara.
Du côté des acheteurs, la version est tout autre. Des pisteurs basés dans le Tchologo, Koné A. et Sidibé M., assurent que le manque de moyens financiers est la véritable cause de leur faible présence sur le terrain.
« Nos partenaires à Abidjan ont du mal à mobiliser les fonds nécessaires. Même ici, le financement se fait rare, ce qui limite nos déplacements vers les zones de production », a expliqué M. Koné.
La situation est d’autant plus préoccupante que la production régionale a chuté, passant de 30 000 T en 2023 à 20 000 T en 2024, selon les données locales. Une baisse qui pourrait être aggravée par les risques de mévente cette année.
Dans cette région fortement dépendante de l’anacarde pour ses revenus, les producteurs appellent à une intervention rapide des autorités et des structures d’encadrement afin d’éviter une crise socio-économique dans les zones rurales du Tchologo.
(AIP)
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