Abidjan, 11 avr 2025 (AIP) – À l’approche de la présidentielle gabonaise prévue pour samedi 12 avril 2025, la question de la dette publique devient un point de friction majeur entre le gouvernement de transition et l’opposition.
Alors que l’exécutif, dirigé par Brice Clotaire Oligui Nguema, défend sa gestion, l’opposition, menée par des figures comme l’ex-Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, accuse le pouvoir en place de manquer de transparence dans la gestion des finances publiques, rapportent des médias internationaux.
Le ministre du Budget, Charles Mba, a annoncé que plus de 400 millions d’euros avaient été remboursés et que la dette avait été réduite de 71 % à 67 % du PIB, selon l’agence Fitch. Toutefois, l’opposition estime que ces chiffres cachent une réalité bien plus préoccupante. Alain-Claude Bilie-By-Nze évoque une dette réelle de 8 500 milliards de FCFA, supérieure aux 7 000 milliards officiellement annoncés. Selon lui, des dettes non comptabilisées, tant internes qu’externes, viennent alourdir la situation. Il dénonce un manque de transparence et de clarté dans les comptes publics.
En réponse, la ministre de la Communication, Laurence Ndong, a défendu la gestion de la transition, soulignant que le Gabon honorait désormais tous ses engagements financiers internationaux. « Tous nos bailleurs ont été remboursés. Le Gabon est désormais à jour dans ses obligations », a-t-elle affirmé, cherchant à apaiser les tensions.
Cependant, le budget de l’année 2025, bien qu’affichant un équilibre, a relancé les préoccupations économiques. L’objectif de hausse de 9 % des recettes fiscales, couplé à des coupes dans certains secteurs et à de nouveaux emprunts, notamment de 200 millions d’euros auprès de l’Afreximbank, suscite des doutes. Le FMI a d’ailleurs mis en garde contre la nécessité urgente d’une consolidation budgétaire.
Dans ce climat tendu, la crédibilité économique du Gabon devient un enjeu majeur pour les électeurs. La présidentielle se joue non seulement sur les promesses de redressement économique, mais aussi sur la capacité des candidats à restaurer la confiance des bailleurs internationaux.
Les huit candidats encore en lice poursuivent leur campagne sans l’application du silence électoral, en vue du scrutin de ce samedi. Le gouvernement a d’ailleurs déclaré le vendredi jour férié afin de faciliter les déplacements des électeurs, notamment ceux des provinces.
Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de la transition, a marqué la fin de sa campagne par deux meetings importants à Libreville, à Owendo et sur le boulevard Bessieux, un lieu symbolique des précédentes mobilisations politiques majeures.
(AIP)
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