Abidjan, 12 avr 2025 (AIP) – L’artiste engagé Tiken Jah Fakoly a exprimé son soutien à une trentaine de femmes ayant bénéficié d’une chirurgie reconstructive gratuite, lors d’une campagne menée du 7 au 11 avril 2025 au service de gynécologie-obstétrique du CHU d’Abidjan-Treichville.
Cette initiative, organisée en partenariat avec le Fonds Muskoka, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme national de santé mentale, et plusieurs autres acteurs engagés dans la promotion de la santé féminine, visait à offrir une seconde chance aux victimes de mutilations génitales féminines (MGF).
« C’est un honneur pour moi d’être ici aujourd’hui. Tant qu’il y aura des femmes mutilées, je continuerai de me battre à leurs côtés », a déclaré Tiken Jah Fakoly lors de sa visite sur les lieux, jeudi 10 avril 2025.
Il a salué une initiative salvatrice, qui « permet de redonner vie et dignité » aux femmes concernées, tout en appelant à l’abandon définitif de cette pratique néfaste et dangereuse.
Parallèlement à cette campagne chirurgicale, une formation de renforcement de capacités a été dispensée à 15 professionnels de santé venus du Togo, Sénégal, Bénin, Guinée, Tchad et Côte d’Ivoire, axée sur les techniques de réparation des mutilations génitales, ainsi que sur l’accompagnement psychologique et sexologique des patientes.
Selon Dr Sarah Abramowicz, gynécologue-obstétricienne au Centre hospitalier intercommunal André Grégoire de Montreuil (France), la formation a été holistique, intégrant les aspects médicaux, psychologiques et sociaux de la prise en charge des femmes excisées.
Le Professeur Bouhoussou Éric, intervenant lors de la campagne, a rappelé que le clitoris mesure en réalité entre 10 à 12 centimètres. Lors d’une excision, seule une petite partie est sectionnée, tandis que le reste de l’organe reste enfoui. La transposition clitoridienne consiste ainsi à repositionner ce segment enfoui pour restaurer une partie des fonctions anatomiques et sensorielles.
« C’est une opération délicate qui nécessite l’expertise de chirurgiens formés. Grâce à cette session, un message fort a été transmis : redonner aux femmes leur intégrité, c’est leur rendre leur humanité », a affirmé le Pr Bouhoussou.
Cette initiative s’inscrit dans la politique volontariste du gouvernement ivoirien, à travers le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, visant à promouvoir les droits des femmes, notamment en matière de santé sexuelle et reproductive.
(AIP)
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