Abidjan, 21 avr 2025 (AIP) – Le ministre d’État en charge de la Justice de la République démocratique du Congo (RDC), Constant Mutamba, a ordonné au parquet militaire d’engager des poursuites judiciaires contre l’ancien président Joseph Kabila et des cadres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), pour des faits de « haute trahison », a rapporté l’Agence congolaise de presse (ACP), samedi 19 avril 2025
Le ministre a adressé une injonction à l’auditeur général des Forces armées de la RDC ainsi qu’au procureur général près la Cour de cassation pour poursuivre M. Kabila et ses « complices » pour leur « participation directe à l’agression menée par le Rwanda à travers le mouvement terroriste AFC/M23 ».
La même note prévoit la saisie de tous les biens mobiliers et immobiliers des personnes concernées, ainsi que des mesures de restriction de déplacement visant les membres et responsables du PPRD/FCC impliqués dans ce que les autorités qualifient de trahison envers la nation.
En RDC, un ancien président élu bénéficie du statut de sénateur à vie. Joseph Kabila, qui jouit de ce privilège, n’a toutefois pris part qu’à une seule séance plénière depuis la fin de son mandat.
Le président en exercice, Félix Tshisekedi, l’a accusé d’être le véritable chef du groupe M23 et de la coalition armée Alliance Fleuve Congo (AFC), dirigée par l’ex-président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Nangaa.
Sur le terrain, la coalition formée par le M23 et l’armée rwandaise contrôle désormais plusieurs localités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, notamment les villes stratégiques de Goma et Bukavu.
Face à cette crise, plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées. L’Union africaine, notamment, a désigné le président togolais Faure Gnassingbé comme nouveau médiateur, en remplacement du président angolais João Lourenço.
En cas de condamnation, l’ancien président Kabila et ses coaccusés encourent la peine de mort.
(AIP)
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