Abidjan, 28 avr 2025 (AIP)- Le conseil d’avocats du président du PDCI-RDA a qualifié de “nulle”, la décision de radiation de son client, Tidjane Thiam, de la liste électorale.
“La décision que la juge a rendu est nulle et de nullité absolue”, a déclaré l’avocat, Adjé Assi Luc, lors d’une conférence de presse organisée à Abidjan, le lundi 28 avril 2025. Il a annoncé qu’un recours a été déposé pour un jugement de fond de cette affaire qui doit obligatoirement passer par un tribunal.
Selon Maître Adjé, la juge à l’issue de la procédure n’a pas communiqué la décision au ministère public, ce qui la rend nulle. “La décision de radiation de monsieur Thiam est un acte de braquage judiciaire dans le domaine du juge de la nationalité. La nationalité est un droit humain, le président Thiam est né Franco-Ivoirien. Il ne peut pas avoir de perte de nationalité par constat, mais plutôt par une procédure judiciaire”, a-t-il justifié.
Pour son confrère, Maître Dadjé Rodrigue, “le président Thiam est dans le même cas que Michel Gbagbo, il est binational donc il n’est pas concerné par l’article 48 du Code de la nationalité”.
La justice a prononcé le mardi 22 avril, la radiation du président du PDCI-RDA, Cheick Tidjane Thiam, de la liste électorale au motif qu’il a perdu sa nationalité ivoirienne.
Le ministère de la Justice a pour sa part confirmé la nationalité ivoirienne de Tidjane Thiam, ce même lundi 28 avril, estimant qu’il “n’a jamais été apatride et n’est pas apatride parce qu’il est indiscutablement Ivoirien selon le Code de la nationalité ivoirienne”.
Le directeur des affaires civiles et pénales (DACP) du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Augustin Kouamé, a fait cette précision ce jour en conférence de presse. “Monsieur Thiam est Ivoirien par attribution et non par acquisition. Il en est ainsi parce que sa naturalisation n’a pas eu pour effet d’abolir sa filiation, de sorte que sa filiation demeurante, il recouvre d’office sa nationalité ivoirienne d’origine attribuée dès sa naissance”, a-t-il expliqué.
Selon lui, après s’être libéré de son allégeance française depuis le 19 mars, M. Thiam qui était Ivoirien par sa naissance, par le droit du sang, retrouve automatiquement sa nationalité ivoirienne qu’il avait volontairement mise en hibernation, en dormance.
M. Kouamé a expliqué que l’enrôlement de M. Thiam doit “être placé dans le temps”. Il a relevé qu’au moment de son inscription sur la liste électorale, il avait perdu la nationalité ivoirienne au profit de la nationalité française après sa naturalisation le 1er mars 1987.
Ainsi, par application de l’article 48 alinéa 1 du Code de la nationalité, M. Thiam avait perdu la nationalité ivoirienne depuis le décret actant sa naturalisation, de sorte que le certificat de nationalité dont il se prévaut, délivré antérieurement à la découverte de sa naturalisation, n’a plus de valeur probante.
(AIP)
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