M’Bengué, 12 mai 2025 (AIP) – Une délégation du ministère de la Promotion de la jeunesse et de l’Insertion professionnelle a rencontré jeudi 8 mai 2025 à Tongon, une association de femmes productrices de savon local dit Kabakrou, confrontées à des difficultés dans la poursuite de leurs activités.
La rencontre, tenue sur instruction du sous-préfet central de M’Bengué, a permis au directeur départemental dudit ministère, Véhi Loua Émile, de s’imprégner de la situation sur le site de production.
Les femmes de Tongon ont bénéficié en 2023, à travers un financement communautaire de la société minière Tongon SA, d’une formation à la fabrication du savon Kabakrou, de l’installation d’une petite unité de production et d’un appui de trois millions de francs CFA pour démarrer leur activité.
Mais près de deux ans plus tard, l’entreprise traverse une crise. « La formation que nous avons apprise n’a pas porté de fruits puisque notre production de savons manquait de qualité et cela s’observait à travers le retour sur marché », a déclaré la présidente de l’association, Coulibaly Rokia.
Elle a souligné que l’effectif de l’association est passé de 120 à 50 femmes encore actives, et que les fonds restants s’élèvent à peine à un million de francs CFA, sans stock de matières premières ni produits finis.
Dans un effort pour relancer l’activité, elle a indiqué s’être rendue à Man pour suivre une nouvelle formation dans une unité similaire. Toutefois, les difficultés persistent. « L’état actuel de nos caisses ne nous permet pas de faire tourner les machines », a confié comptable de la savonnerie, Coulibaly Tchemongon Djénéba.
Elle a précisé qu’au lieu des huit barriques traitées quotidiennement au lancement, une seule est désormais produite par jour. « Les difficultés évoquées par la présidente sont à la base de la débâcle », a-t-elle admis. Elle a cependant noté une amélioration de la qualité du savon depuis la nouvelle formation, selon les retours des clients.
Le coût de production reste toutefois un obstacle. Huit bidons de 25 litres d’huile de palme sont nécessaires pour une barrique, soit un montant de 130 000 FCFA, auxquels s’ajoutent la potasse (22 000 à 25 000 FCFA le sac) et le transport depuis Divo (environ 50 000 FCFA). Le coût d’exploitation d’une barrique est estimé à 350 000 FCFA.
Les femmes, à l’unisson, ont sollicité l’appui du directeur départemental du ministère et demandé son intercession auprès du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, en vue d’une nouvelle formation et d’un soutien financier pour relancer durablement leur unité de production.
(AIP)
cb/haa