Abidjan, 13 mai 2025 (AIP) – Le Programme de renforcement des systèmes et des services de santé (PROSSAN II), mis en œuvre par Action contre la Faim (ACF) pour le renforcement du système de santé en Côte d’Ivoire, qui prendra fin officiellement mercredi 14 mai 2025, à Abidjan, après six années d’intervention, a permis de relever des avancées dans la redevabilité et la qualité des services de santé en Côte d’Ivoire.
L’atelier de clôture organisé mardi 13 mai 2025, à Abidjan a été l’occasion de dresser le bilan d’une initiative saluée pour ses innovations, notamment la mise en place d’un dispositif électronique de redevabilité des usagers du système de santé.
Au cours de cet atelier bilan, les parties prenantes, dont les autorités sanitaires, des représentants communautaires et des bailleurs, ont salué les résultats obtenus notamment plus de 5 000 avis d’usagers collectés, dont 4 132 exprimant leur satisfaction, et 716 plaintes traitées. Le Dispositif électronique de redevabilité (DER), basé sur un système numérique incluant QR codes et plateformes digitales, a offert une voix directe et confidentielle aux patients pour évaluer les soins reçus.
Ce dispositif, déployé dans six centres de santé à Abidjan, permet aux patients de donner leur avis sur la qualité des soins reçus, à travers une plateforme accessible via QR code ou avec l’aide de relais communautaires équipés de smartphones.
« Ce système permet de recueillir les données des patients après leur passage à l’hôpital afin d’alimenter le plaidoyer pour l’amélioration du système de santé en Côte d’Ivoire », a expliqué le chef du projet PROSSAN II, Roger Konan. Il a précisé que plus de 5000 personnes ont déjà interagi avec la plateforme, preuve de l’engouement suscité par cette innovation.
« Au départ, nous avions ciblé deux centres de santé, mais face à l’adhésion des patients, nous avons étendu à six », a-t-il ajouté, précisant que des démarches sont en cours auprès du ministère de la Santé pour une extension nationale du dispositif. Selon lui, ACF recherche actuellement de nouveaux financements pour étendre cette technologie à l’ensemble du territoire.
Sylvain Dupont, directeur adjoint des opérations pour ACF Côte d’Ivoire, a rappelé que PROSAN s’est déployé en deux phases de trois ans, de 2019 à 2025, avec un financement conjoint de l’Agence française de développement (AFD) et d’ACF.
« Ce projet repose sur trois composantes : le renforcement du système de santé, la santé communautaire, et le plaidoyer », a-t-il expliqué, ajoutant qu’il a permis d’instaurer un dialogue entre les communautés et les structures de santé, et d’améliorer les prestations, y compris en matière de santé mentale et de santé sexuelle et reproductive.
Malgré la fin du projet, les populations bénéficiaires ont exprimé leur souhait de voir l’initiative pérennisée, ce qui interpelle les autorités et les partenaires techniques et financiers. « Ce projet s’arrête, mais ACF reste présente en Côte d’Ivoire et continue de chercher des financements pour d’autres initiatives du même type », a rassuré M. Dupont.
Présent à l’atelier, Didier Konan, représentant la Direction de la santé communautaire et de la promotion de la santé (DSPS), a souligné l’importance du dispositif électronique pour le système sanitaire ivoirien. « Ce système nous permettra, en tant qu’agents de santé, d’être plus attentifs aux comportements que nous devons avoir envers les patients, car il nous évalue sur nos prestations », a-t-il reconnu.
Il a également précisé que les informations collectées sont restituées aux établissements de santé afin de les aider à identifier les points forts et les axes d’amélioration. « Ce retour d’information est essentiel pour offrir un service de qualité à la population », a-t-il affirmé.
Ce projet d’innovation numérique s’inscrit dans une dynamique d’amélioration continue de l’offre de soins en Côte d’Ivoire, à travers la responsabilisation des acteurs de santé et l’implication active des usagers.
(AIP)
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