Abidjan, 14 mai 2025 (AIP)- Speak Up Africa, en partenariat avec le Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, l’Alliance des leaders africains contre le paludisme (ALMA), Malaria No More UK et Canal + Côte d’Ivoire, ont lancé le mardi 13 mai 2025 à Abidjan Cocody, le chapitre francophone de la campagne “Changez l’histoire” et dévoilé un nouveau rapport, “Changez l’histoire, sauvez des vies : le rôle du secteur privé dans l’éradication du paludisme”, selon un communiqué transmis le même jour du lancement.
La campagne, lancée en marge de la 12e édition de Africa CEO Forum, vise à amplifier les voix des femmes et des filles et à mobiliser le secteur privé africain pour accélérer l’élimination du paludisme. En effet, avec la 8e reconstitution des ressources du Fonds mondial à venir et l’augmentation des déficits de financement 2025 représente un moment critique pour débloquer de nouvelles ressources et accroître l’impact.
« C’est le moment de co-investir pour l’impact, parce que lorsque le secteur privé africain prend les devants, le monde y prête attention. Le Fonds mondial a sauvé des millions de vies et renforcé les systèmes de santé. Les investissements du secteur privé peuvent maintenant préserver à la fois la résilience économique et la santé publique », a déclaré le directeur du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, Dr Michael Adekunle Charles».
Le rapport “Changez l’histoire, sauvez des vies : le rôle du secteur privé dans l’éradication du paludisme” met l’accent sur des points essentiels, à savoir, fournir un soutien direct ou en nature aux efforts nationaux de lutte contre le paludisme, canaliser les ressources vers la 8e reconstitution des ressources du Fonds mondial, rejoindre les conseils de lutte contre le paludisme pour promouvoir une approche de plaidoyer multisectorielle et la mobilisation de ressources, et investir dans le nouveau Fonds Voix EssentiELLEs pour l’élimination du paludisme qui est axé sur les efforts menés par les femmes et les communautés.
Lancé également lors de l’événement, le Fonds Voix EssentiELLEs pour l’élimination du paludisme vise à mobiliser quatre millions de dollars d’ici 2030 pour soutenir le financement flexible du paludisme pour les femmes et les filles, ainsi que des activités de plaidoyer régionales alignées sur les priorités nationales.
« L’Afrique doit mener une lutte audacieuse contre le paludisme, et le secteur privé est un partenaire essentiel dans cette mission. En rejoignant les Conseils et Fonds pour l’élimination du paludisme, et en investissant dans des solutions portées par les communautés, les entreprises peuvent mettre à profit leur expertise pour innover et mobiliser les ressources nécessaires pour sauver des vies, dynamiser les économies et parvenir à un avenir sans paludisme », a soutenu la secrétaire exécutive de l’ALMA et présidente du Conseil d’administration du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, Joy Phumaphi.
Le ministre ivoirien de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture maladie universelle de Côte d’Ivoire, Pierre N’gou Dimba, a affirmé que “pour éviter de perdre des années de progrès dans la lutte contre le paludisme, il est urgent de penser et mettre en oeuvre de nouvelles sources de financement diversifiées.
Le secteur privé a un intérêt direct dans l’élimination du paludisme, car des communautés saines mènent à des économies prospères ». M. Dimba s’est réjoui de la baisse significative du nombre de décès liés au paludisme, passé de 3 222 en 2017 à 1 471 en 2023, soit une réduction de 60 %.
Le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Dr Antoine Méa Tanoh, a aussi insisté sur l’importance du soutien du secteur privé. « La population ivoirienne travaille majoritairement dans ces entreprises. En soutenant la lutte contre le paludisme, elles investissent dans la santé de leurs employés, de leurs familles et des communautés. »
Dr Tanoh a exhorté les entreprises à s’impliquer davantage, non seulement financièrement mais aussi en accompagnant les campagnes de sensibilisation et de distribution d’outils de prévention comme les moustiquaires.
Selon la directrice exécutive de Speak Up Africa, Yacine Djibo, « investir dans les femmes et les filles accélère le développement. Les femmes leaders renforcent les communautés, stimulent l’innovation et aident à sortir les familles de la pauvreté. Avec chaque dollar investi dans la lutte contre le paludisme, nous obtenons jusqu’à 60 dollars de rendement économique. Les communautés sans paludisme sont plus résilientes, productives et rentables ».
Une étude de 2024 a révélé que la réduction de 90% de l’incidence du paludisme d’ici 2030 pourrait accroître le PIB du continent de 126,9 milliards de dollars. Le paludisme n’est pas seulement un problème de santé, c’est aussi une barrière économique qui affaiblit la productivité, pousse les ménages à dépenser, et entrave la croissance.
Aussi, dans le cadre du travail continu avec le secteur privé, Speak Up Africa a signé un protocole d’accord avec Canal+ Côte d’Ivoire et le Programme national de lutte contre le paludisme, tout en se basant sur la collaboration qui dure depuis cinq ans entre Speak Up Africa et le groupe Canal+. Ce groupe a contribué à plus de 1,5 million de dollars en temps d’antenne et en nature.
« Par le biais de notre plateforme, nous sommes fiers de sensibiliser et de contribuer à la lutte contre le paludisme. Avec Speak Up Africa et ses partenaires, nous sommes déterminés à changer la donne pour mettre fin au paludisme en Afrique », a déclaré le directeur général de Canal+ Côte d’Ivoire, Adama Koné.
Basée à Dakar (Sénégal), Speak Up Africa est un groupe d’action politique et de plaidoyer qui se consacre à catalyser le leadership, à favoriser le changement de politique et à accroître la sensibilisation au développement durable en Afrique. L’organisation s’engage à soutenir les dirigeants et citoyens africains pour qu’ils jouent un rôle actif dans l’identification et le développement de solutions face aux défis que rencontre le continent africain, notamment le paludisme, les Maladies tropicales négligées (MTN), la vaccination, l’assainissement, l’égalité des genres, ainsi que la recherche et le développement en santé mondiale.
(AIP)
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