Abengourou, 16 mai 2025 (AIP) – Le journaliste formateur et spécialiste en fact-checking, de l’Institut des sciences et techniques de la communication (ISTC Polytechnique), Anderson Diédri, a invité la presse classique à adopter le fact-checking et l’éducation aux médias, « deux outils clés pour soigner et prévenir » la désinformation, mercredi 14 mai 2025 à Abengourou, lors d’une session de formation et de sensibilisation des journalistes et acteurs des médias, dénommée « EnLigneTousResponsables », organisée par le ministère de la Communication.
« Ce sont deux outils qui sont à notre portée. Le fact-checking qui est un peu un remède, donc un médicament à la maladie qui est la désinformation et, l’éducation aux médias et à l’information qui est un vaccin préventif, utilisé à titre préventif pour prévenir les populations contre les manipulations et la désinformation », a affirmé M. Diédri.
Il a précisé que le fact-checking est une nouvelle tendance journalistique utilisée pour vérifier l’exactitude des informations qui circulent sur Internet, les réseaux sociaux ou à travers les rumeurs. Cette vérification porte également sur des images, des vidéos, des déclarations ou encore des propos tenus par des personnalités publiques.
Selon lui, l’objectif est de déterminer l’exactitude ou la fausseté de ces contenus afin de permettre aux citoyens de mieux appréhender les informations disponibles dans l’espace public. L’éducation aux médias et à l’information, quant à elle, vise à sensibiliser les citoyens à un usage responsable des outils numériques.
« Elle enseigne les mécanismes de production et de diffusion de l’information et encourage la prudence dans le partage des contenus pour éviter la propagation de fausses nouvelles et la création d’un désordre informationnel », a-t-il ajouté.

Face à la ruée des citoyens vers les réseaux sociaux, Anderson Diédri, explique que cette tendance est liée à une perte de confiance envers la presse classique, jugée trop politisée et peu en phase avec les préoccupations quotidiennes.
« Et donc, ils utilisent les réseaux sociaux pour s’exprimer en toute liberté, sans lignes éditoriales, sans sélection de l’information, donc sans filtre », justifie-t-il.
Le spécialiste du fact-checking a souligné la nécessité pour les organes de presse classiques de s’adapter aux nouveaux usages numériques. Ainsi, les médias, qu’ils soient audiovisuels, écrits ou radiophoniques, doivent migrer vers Internet et les réseaux sociaux afin de toucher de nouvelles audiences.
Organisée avec l’appui de l’Agence française de développement médias (CFI), la session de formation et de sensibilisation « EnLigneTousResponsables » s’inscrit dans le cadre du projet national de lutte contre la désinformation en Côte d’Ivoire et de la promotion d’un usage responsable des réseaux sociaux.
Elle a pour objectif de renforcer les capacités des journalistes et de les engager concrètement dans cette lutte, à travers des projets éditoriaux permettant aux rédactions participantes de mettre en œuvre des initiatives de fact-checking et d’éducation aux médias et à l’information, en particulier en cette année électorale où les médias jouent un rôle central en matière de sensibilisation et d’information des citoyens.
(AIP)
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