Duékoué, 19 mai 2025 (AIP) – Le médiateur délégué de la région du Cavally, Georges Doh Zéanégnon, a exposé en détail les différents mécanismes juridictionnels et non-juridictionnels de gestion des conflits, lors d’un séminaire tenu vendredi 16 mai 2025 à Duékoué.
Cette intervention s’inscrivait dans le cadre d’une session de renforcement des capacités destinée aux comités de veille et aux acteurs politiques issus de cinq districts de Côte d’Ivoire.
Après avoir dressé une typologie des conflits récurrents, principalement liés au foncier, à la politique, à la chefferie traditionnelle, à l’orpaillage et aux tensions entre agriculteurs et éleveurs, M. Doh a souligné l’importance cruciale des mécanismes juridictionnels et non-juridictionnels comme instruments efficaces de résolution des différends.
« Les mécanismes juridictionnels sont de deux ordres, à savoir la justice et l’arbitrage pour lesquels la décision est rendue sur la base du droit. Dans le cas de la justice, la décision est rendue par un juge ou le tribunal désigné par l’État, alors que dans le cas de l’arbitrage, la décision est rendue par un arbitre ou un tribunal arbitral, choisi par les parties en conflit », a-t-il précisé. Il a également expliqué que ces mécanismes non-juridictionnels, communément appelés « modes alternatifs de règlement des conflits » (MARC), englobent certes l’arbitrage, mais privilégient surtout la facilitation, la conciliation, la négociation, la justice transitionnelle et la médiation.
Cette approche alternative favorise le dialogue direct entre les parties antagonistes, vise à restaurer l’harmonie sociale en cas de divergences d’opinions, et présente l’avantage de conjuguer harmonieusement droit moderne, coutumes et traditions locales. Son objectif fondamental est d’amener les parties en conflit à construire ensemble les bases d’une entente durable et d’une cohésion sociale renforcée, a développé le médiateur délégué.
Cette présentation s’inscrit dans le programme du séminaire de renforcement des capacités des Comités de veille et de suivi de la cohésion sociale (CVSCS) ainsi que des acteurs politiques provenant de cinq districts autonomes de Côte d’Ivoire. L’événement est organisé conjointement par la fondation allemande Konrad Adenauer (KAS), le regroupement des acteurs ivoiriens pour les droits de l’homme (RAIDH) et l’institution du médiateur de la République. Cette initiative, qui constitue un volet du projet WYDE, bénéficie du soutien financier de l’Union européenne (UE).
(AIP)
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