Abidjan, 25 mai 2025 (AIP) – Le responsable des politiques agricoles au sein de la division des investissements de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Côte d’Ivoire, Mahama Zoungrana, a présenté les principales actions de l’agence onusienne en matière de recherche agricole, destinées à stimuler les chaînes de valeur, lors d’un panel organisé samedi 24 mai 2025 dans le cadre du Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA).
Intervenant dans le cadre des ateliers thématiques consacrés aux filières du cacao, du caoutchouc, du café, du manioc et à la mécanisation agricole en marge de la journée de la Chine, pays à l’honneur de cette édition, l’expert de la FAO a souligné le soutien de l’organisation à la recherche agricole, en particulier à la sélection variétale, y compris sur les variétés traditionnelles, porteuses d’un potentiel souvent sous-exploité.
« Nous appuyons les unités de transformation afin de réduire les pertes post-récolte et post-transformation. À titre d’exemple, dans le secteur de la pêche, nous avons introduit les fours FTT, issus d’une recherche rigoureuse. Ces équipements permettent non seulement de réduire significativement les pertes, mais également d’améliorer la qualité des produits transformés », a expliqué M. Zoungrana.
Il a également rappelé que la FAO joue un rôle de catalyseur du savoir, en mettant à la disposition des gouvernements les bonnes pratiques et innovations développées dans d’autres régions du monde.
« Il est aujourd’hui illusoire de prétendre développer une agriculture moderne, capable de s’adapter aux évolutions climatiques, technologiques ou économiques, sans un investissement conséquent dans la recherche », a-t-il souligné. En tant qu’organisation mondiale, la FAO capitalise les réussites, les adapte aux contextes locaux, puis les diffuse à travers ses partenaires, afin de renforcer les capacités nationales.
Félicitant la Chine pour la cohérence et l’efficacité de son modèle de recherche agricole intégrée, l’ancien ministre burkinabè a regretté les lacunes persistantes dans les systèmes de recherche africains, marqués par un manque criant de financement et une désarticulation institutionnelle.
« Vous trouverez des stations de recherche exclusivement dédiées à l’amélioration variétale, tandis qu’un autre ministère sera en charge du développement des outils de production ou de transformation. Cette fragmentation institutionnelle nuit gravement à l’efficacité de nos politiques agricoles », a-t-il déploré.
Pour M. Zoungrana, l’Afrique a besoin d’un dispositif cohérent, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur d’un produit agricole, depuis la recherche variétale jusqu’à la transformation, avec une meilleure articulation entre les instituts de recherche et les structures chargées de la production.
(AIP)
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