Abidjan, 26 mai 2025 (AIP) – Le responsable des politiques agricoles au sein de la division des investissements de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Côte d’Ivoire, Mahama Zoungrana, a lancé un appel aux autorités ivoiriennes en faveur d’un investissement accru dans les retenues d’eau et les barrages collinaires, en vue de renforcer la productivité agricole.
Il a fait cette exhortation lors de la 7ème édition du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA 2025), au cours d’un panel dédié à la résilience des systèmes agroalimentaires en Afrique tenu le lundi 26 mai 2025.
Soulignant que la Côte d’Ivoire bénéficie d’une pluviométrie abondante, M. Zoungrana a déploré le faible niveau de valorisation de cette ressource naturelle au profit de l’agriculture.
« Il pleut abondamment en Côte d’Ivoire mais cette eau est encore insuffisamment exploitée pour les besoins agricoles. Il est impératif d’investir dans les infrastructures de stockage de l’eau, tels que les barrages collinaires, ainsi que dans les technologies d’irrigation, afin de garantir un accès durable à l’eau pour les cultures », a-t-il affirmé.
Selon lui, la sécurisation de la ressource hydrique constitue la première étape vers une intensification agricole réussie. Une fois cette condition remplie, l’investissement dans la transformation agroalimentaire devient essentiel pour accroître la valeur ajoutée des productions locales.

Dans cette perspective, M. Zoungrana a salué les efforts déjà consentis par l’État ivoirien, notamment à travers l’Agence pour le développement de la filière riz (ADERIZ), qui a implanté plusieurs unités de transformation dans les bassins de production.
Toutefois, il a insisté sur la nécessité d’intensifier et de généraliser ces initiatives à l’ensemble des chaînes de valeur vivrières, au-delà du seul secteur rizicole.
Le représentant de la FAO a en outre mis l’accent sur la protection de la production locale qu’il estime indispensable pour bâtir une agriculture résiliente. Cela implique, selon lui, la mise en place de subventions ciblées, ainsi qu’un renforcement des mesures douanières face à l’entrée de produits agricoles fortement subventionnés à l’étranger, notamment en provenance d’Europe.
Autre point clé abordé, la sécurisation foncière. Il a souligné que les petits exploitants agricoles doivent bénéficier de droits garantis sur leurs terres, afin de pouvoir y investir durablement.
S’agissant de l’innovation, M. Zoungrana a appelé à une intensification des efforts de recherche agricole et à une promotion accrue des semences améliorées, soulignant que celles-ci contribuent à hauteur de 40 % à l’augmentation de la production agricole mondiale.
(AIP)
bsp/cmas