Abidjan, 27 mai 2025 (AIP) – En marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) a organisé le lundi 26 mai 2025 à Abidjan, un forum de haut niveau appelant les États africains à s’approprier financièrement leur principal outil juridique commun.
L’objectif du forum 2025, tenu sous le thème “Doter l’ALSF de ressources pour renforcer le développement durable de l’Afrique”, visait à interpeller les pays membres sur leur responsabilité financière dans la pérennisation de l’institution.
« Nous sommes une organisation panafricaine, dédiée exclusivement aux pays africains. Nous travaillons pour eux, nous négocions pour eux. Il est donc vital que ces pays s’approprient pleinement l’ALSF, y compris par des contributions financières concrètes », a déclaré le directeur général de la Facilité, Olivier Pognon.
Alors que l’ALSF compte 62 membres, soit 53 pays africains et neuf institutions régionales, son financement repose encore largement sur le soutien de partenaires comme la Banque africaine de développement, qui en assure environ 40 % du budget annuel. Un soutien renouvelé cette année par une nouvelle allocation de 7 millions de dollars, annoncée par le président sortant de la BAD, Dr Akinwumi Adesina.
L’ALSF accompagne les gouvernements dans la négociation de projets dans les domaines sensibles de l’énergie, des ressources naturelles, des infrastructures et de la dette. Son action vise à combler le déficit d’expertise juridique auquel font face de nombreux États face à des acteurs privés puissants, souvent soutenus par des cabinets internationaux.
« La viabilité financière de l’ALSF est une condition essentielle pour garantir la souveraineté juridique du continent. Ce forum est un appel à la responsabilité collective », a souligné M. Pognon devant 35 ministres des Finances africains présents.
Pour le président de la BAD, l’heure est venue de soutenir nos propres institutions. « Grâce à l’ALSF, nous avons sécurisé des projets clés pour l’Afrique. Mais c’est à nous, Africains, de garantir sa pérennité. C’est un enjeu stratégique pour l’ensemble du continent », a-t-il insisté.
Satisfait de la mobilisation, M. Pognon a indiqué que des discussions bilatérales approfondies seront entamées avec chaque pays membre pour définir le niveau et la nature de leur engagement financier. « Le développement est un monde de petits pas. Aujourd’hui, nous avons franchi un grand pas », a-t-il conclu.
Créée en 2008 sous l’impulsion des ministres des Finances de la BAD, l’ALSF joue un rôle stratégique dans l’accompagnement des gouvernements africains face à des transactions juridiques complexes.
(AIP)
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