Abidjan, 30 mai 2025 (AIP) – Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, a présenté les grandes réformes engagées par l’État en faveur de la relance de la filière coco, à l’occasion d’une rencontre d’échanges avec les acteurs du secteur tenue le jeudi 29 mai 2025, dans le cadre du 7e Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA).
Parmi les mesures annoncées, le ministre d’Etat a indiqué qu’une ordonnance a été adoptée afin d’étendre les règles de régulation, de contrôle et de suivi, appliquées jusqu’à présent aux filières hévéa et palmier à huile, à celle du coco. Cette initiative s’inscrit dans une volonté gouvernementale de restructurer et de revitaliser cette filière en déclin.
Cette rencontre stratégique, initiée par le Conseil hévéa, palmier à huile et coco, a été l’occasion pour le ministre d’État de mobiliser les producteurs autour d’une dynamique collective visant à redonner un nouveau souffle à la culture du cocotier sur une période de cinq ans, conformément aux objectifs définis par le gouvernement.
M. Adjoumani a exhorté les producteurs à protéger les cocoteraies, souvent menacées par des projets d’urbanisation, et a rappelé que l’État a déjà mis en œuvre des mesures vigoureuses pour soutenir la relance de cette filière stratégique.
Il a également encouragé une collaboration étroite entre le Conseil hévéa, palmier à huile et coco et le Centre national de recherche agronomique (CNRA), en vue d’identifier et de diffuser des plants à haut rendement, adaptés aux différentes zones agroécologiques du pays.
Soulignant les nombreux débouchés liés aux produits dérivés de la noix de coco, le ministre d’Etat a insisté sur le potentiel économique considérable de cette culture, qu’il convient de valoriser pleinement.
De son côté, le président du Conseil hévéa, almier à huile et coco, Félix Anoblé, a précisé que les priorités dans le cadre de la relance de la filière portent principalement sur la conservation des terres littorales et d’autres zones propices à la culture du cocotier, afin de favoriser l’extension et la rentabilisation des plantations. Il a également mis l’accent sur l’accompagnement des producteurs à travers la mise à disposition de pépinières performantes.
Le directeur général du Conseil, Edmond Fougnigué Coulibaly, a pour sa part annoncé que conformément aux instructions du gouvernement à l’issue du SARA, les acteurs de la filière se réuniront prochainement afin d’établir des règles transitoires, notamment la fixation d’un prix plancher pour la noix de coco.

Il a également informé les producteurs des nouvelles mesures de régulation, telles que la mise en place d’une carte du planteur et l’instauration de règles strictes d’encadrement.
Le gouvernement ivoirien a adopté le 12 février 2025 en Conseil des ministres, une ordonnance visant à intégrer la filière coco sous la régulation du Conseil hévéa–palmier à huile, dans le but de redynamiser le secteur et de repositionner la Côte d’Ivoire parmi les principaux pays producteurs et transformateurs de noix de coco à l’échelle du continent.
La production ivoirienne de noix de coco a connu une chute spectaculaire, passant de 406 000 tonnes en 1986 à seulement 125 565 tonnes en 2024, soit une baisse de plus de 70 %. Ce déclin a rétrogradé le pays de la première à la cinquième place au niveau africain, laissant une part importante du marché à d’autres nations productrices.
(AIP)
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