Abidjan, 30 mai 2025 – Le Mauritanéen Sidi Ould Tah deviendra le neuvième président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) dans quatre mois jour pour jour. Élu jeudi 29 mai 2025 lors des Assemblées annuelles d’Abidjan, cet expert de la finance africaine se prépare à succéder à Akinwumi Adesina avec un message clair : “Au travail maintenant ! Je suis prêt.”
Un parcours forgé dans la finance africaine
À 60 ans, Sidi Ould Tah arrive aux commandes de la BAD fort de plus de 35 années d’expérience dans la finance africaine et internationale. Ancien ministre de l’Économie et des Finances de Mauritanie, il a surtout marqué les esprits à la tête de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) qu’il a présidée pendant une décennie (2015-2025).
Sous sa direction, la BADEA a connu une transformation spectaculaire. Le bilan de l’institution a été multiplié par quatre, lui valant une notation AAA et positionnant la banque parmi les institutions de développement les mieux notées du continent. Un succès qui témoigne de sa capacité à moderniser et dynamiser les institutions financières africaines.
Un défi de taille pour septembre 2025
M. Tah héritera, quand il prendra officiellement ses fonctions le 1er septembre 2025, d’une institution à un tournant critique de son histoire. Après six décennies d’existence, la BAD doit relever des défis majeurs tels que l’accélération du développement africain, la résilience face aux chocs climatiques, la mobilisation de ressources innovantes et le respect des échéances de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Son expérience en gestion de crise et en réforme financière sera précieuse à l’institution financière, mais aussi aux Etats africains. Il a notamment dirigé des opérations de réponse à des crises et mis en place le programme de capital d’un milliard de dollars de la BADEA pour les banques multilatérales de développement africaines, une innovation financière qui pourrait inspirer ses futures actions à la BAD.
L’élection de Tah intervient alors que l’Afrique navigue dans un paysage géopolitique en mutation. Choisi parmi cinq candidats de qualité que sont le Sénégalais Amadou Hott, le Zambien Samuel Maimbo, le Tchadien Mahamat Abbas Tolli et le Sud-aficain Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud), Sidi Ould Tah devra incarner l’unité africaine tout en adaptant la BAD aux nouveaux enjeux continentaux.
Entre son élection de mai et sa prise de fonction de septembre, Il dispose de quatre mois pour préparer sa stratégie. Une période de transition qui sera déterminante pour définir sa vision des “High 5” de la BAD et sa contribution à l’objectif ambitieux affiché lors des Assemblées d’Abidjan, à savoir “Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement.”
Le Mauritanien succédera ainsi à une lignée prestigieuse de dirigeants africains qui ont façonné l’institution depuis 1964, d’Akinwumi Adesina (2015-2025) en remontant jusqu’au pionnier soudanais Mamoun Beheiry (1964-1970).
Avec son mandat de cinq ans qui débutera dans trois à quatre mois, Sidi Ould Tah aura la lourde responsabilité de guider le développement africain jusqu’en 2030, année charnière pour les Objectifs de développement durable.
La BAD regroupe 54 pays africains et 27 pays non africains, représentant l’une des principales institutions de financement du développement du continent, rappelle-t-on.
(AIP)
kp