Abidjan, 11 juin 2025 (AIP)– L’Union nationale des organisations des parents de personnes handicapées de Côte d’Ivoire (UNOPAH-CI) a organisé le mercredi 11 juin 2025 à Abidjan, un forum national dédié aux pratiques, aux innovations pédagogiques inclusives et aux actions en faveur de la scolarisation des enfants handicapés sensoriels.
Ce forum tenu en collaboration avec le Réseau ivoirien pour la promotion de l’éducation pour tous (RIP-EPT) vise à contribuer à une scolarisation durable et réellement inclusive des enfants handicapés sensoriels.
S’appuyant sur les données de l’Organisation mondiale de la santé, le président du Conseil d’administration du RIP-EPT, Paul Gnelou, a rappelé que le handicap ne doit en aucun cas constituer un obstacle à l’éducation.
Cependant, a-t-il noté, une étude conjointe du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA), réalisée en 2017, indique que 48 187 enfants handicapés restent exclus du système éducatif en Côte d’Ivoire. « Ce constat nous appelle à l’action et à la réflexion », a-t-il affirmé.
M. Gnelou a, de ce fait, mis en avant la nécessité d’identifier les freins structurels et systémiques qui compromettent l’inclusion scolaire, tout en portant attention aux perceptions des parents, des enseignants et des responsables éducatifs.
Il a insisté sur le rôle central des parents, premiers éducateurs des enfants, dont l’implication est indispensable pour bâtir une école ouverte à tous. Il a plaidé en faveur d’une meilleure sensibilisation, d’un renforcement des compétences par la formation, d’un dialogue constant entre familles, et d’un plaidoyer actif pour une politique éducative respectueuse de la diversité.
Le président du Conseil d’administration de l’UNOPAH-CI, Camille Tanoh Kouassi, est revenu sur l’évolution des mentalités en matière de perception du handicap en Côte d’Ivoire.
« Il y a quelques années les gens pensaient que le handicap relevait d’une malédiction, d’un châtiment divin, ou d’un affront entre groupes ethniques. On pensait que le handicap était une fatalité. Mais aujourd’hui, grâce aux études que nous avons conduites, grâce aux rencontres et aux échanges, les choses évoluent », a déclaré M. Kouassi.
Pour lui, ce forum marque un tournant. Il offre une opportunité de transformer cette prise de conscience en engagements durables, portés à la fois par les acteurs éducatifs, les familles et les décideurs. Il a appelé à la formulation de recommandations adaptées aux réalités du terrain capables d’améliorer l’accès et la qualité de l’éducation pour chaque enfant, sans distinction.
Ce forum qui s’inscrit dans la continuité du projet “Éducation à Voix Haute”, mené de 2021 à 2024, se veut un espace d’échange et de réflexion stratégique pour faire progresser l’éducation inclusive en Côte d’Ivoire. Il intervient après l’organisation de quatre forums ayant permis d’approfondir les réalités vécues par les enfants en situation de handicap auditif ou visuel.
(AIP)
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