Abidjan, 11 juin 2025 (AIP) – Victimes de diverses violences, 6 641 enfants ont été pris en charge par les structures sociales du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE) dont 676 cas de viol, a révélé le sous-directeur de la planification et des statistiques, Landry Taha, le mercredi 11 juin 2025 à Abidjan, lors de la cérémonie de présentation et de lancement de la diffusion du 6e Annuaire statistique 2024 du MFFE.
« Cela nous fait environ deux enfants violés par jour en Côte d’Ivoire, qui ont été pris en charge dans nos structures de base », a déclaré M. Taha, précisant le chiffre exact de 1,80 enfant.
Selon les principales données issues du 6e annuaire statistique du ministère portant sur l’année 2024, l’on dénombre également 107 cas de mariages d’enfants, 1 537 enfants victimes de négligence, et 60 alertes de mariages précoces, dont 90% ont pu être résolues grâce aux interventions des travailleurs sociaux.
En matière de protection des adolescents vulnérables, 1 209 enfants en situation de rue ont été identifiés, dont 447 filles, avec un rajeunissement notable des cas, la majorité ayant entre cinq et dix ans.
Selon M. Taha, ces enfants ont été pris en charge à 100% sur les plans médical, alimentaire et vestimentaire, et 959 ont pu être réunifiés avec leurs familles.
Concernant les violences basées sur le genre (VBG), 9 607 victimes ont été prises en charge en 2024, dont 920 cas de viol. « Notons que pour le viol, 97% des victimes sont des femmes, mais il y a aussi 2% d’hommes », a-t-il précisé, appelant à renforcer la protection des femmes et des enfants.
Par ailleurs, 8 038 femmes ont été formées dans les Instituts de formation féminine (IFF), et 82 ont bénéficié de prêts dans le cadre du Fonds Femmes. Au total, 65 748 personnes ont été sensibilisées sur les thématiques de genre et d’autonomisation sociale des femmes.
Sur le plan juridique, 60 projets de loi ont été élaborés en 2024 pour renforcer le cadre réglementaire du secteur, notamment sur les familles d’accueil et la protection des enfants. Le ministère compte à ce jour 3 986 agents, dont 69,82% de femmes.
En conclusion, Landry Taha a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités humaines et techniques des structures, de consolider les synergies intersectorielles, et de produire des statistiques régionales à temps pour une meilleure planification. « Ces indicateurs démontrent les efforts continus du ministère pour la protection de l’enfant, l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes », a-t-il affirmé.
(AIP)
cmas