Abidjan, 12 juin 2025 (AIP)- La violence croissante des gangs a contraint près de 1,3 million d’Haïtiens à fuir leur domicile, rapporte le mercredi 11 juin 2025, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui signale une augmentation de 24 % du nombre de déplacés internes depuis décembre 2024, un record historique dans le pays.
« Ces chiffres cachent une immense souffrance humaine », a souligné la directrice générale de l’OIM, Amy Pope, qui évoque des familles contraintes de fuir à plusieurs reprises, sans ressources, et désormais livrées à des conditions de vie précaires.
Le phénomène dépasse désormais les frontières de la capitale Port-au-Prince, traditionnel épicentre de la crise. Les départements du Centre et de l’Artibonite enregistrent des flambées de violence, avec des milliers de nouveaux déplacés. Le nombre de sites spontanés d’accueil est passé de 142 à 246 en six mois, majoritairement surpeuplés et sous-équipés.
Cette alerte intervient alors qu’une réunion sur Haïti a été organisée ce mercredi au siège de l’ONU à New York par l’ECOSOC et la Commission de consolidation de la paix, avec pour objectif d’identifier des actions concrètes de stabilisation, avec une priorité accordée au rôle des femmes et des jeunes dans les efforts de paix.
Mais l’urgence est aussi climatique. À l’approche de la saison des ouragans, le Programme alimentaire mondial (PAM) signale une absence de stocks de secours, faute de financement. Pour la première fois, aucune réserve alimentaire n’est disponible pour une réponse rapide.
Le plan humanitaire 2025 pour Haïti, chiffré à 908 millions de dollars, n’a recueilli que 75 millions, soit à peine 8 % des fonds nécessaires. Un déficit dramatique, alors que près de 5,7 millions d’Haïtiens souffrent d’insécurité alimentaire, dont 2,1 millions à des niveaux d’urgence.
(AIP)
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