Bangolo, 12 juin 2025 (AIP) – Des insectes beaucoup prisés dans l’alimentation des populations de l’Ouest de la Côte d’Ivoire tendent à disparaitre, au grand dam des consommateurs.
Il s’agit d’un groupe de blattoptères constitué de termites ailés dont le nom est « Mlé » chez les Wê, « mleu » chez les Dan et « mèhè » chez les peuples Toura de Biankouma.
« Avant, ces insectes apparaissaient beaucoup pendant la saison des pluies. Mais aujourd’hui, ils viennent en petits groupes et disparaissent pour de bon », a expliqué un élève du lycée de Biankouma, Gondo Franck.
D’autres insectes sont également très appréciés dans l’Ouest ivoirien. Ce sont les larves de papillons et des chenilles issues de palmiers pourries. Ces chenilles sont utilisées dans la conception de plusieurs mets Yacouba, Toura et Guéré.
Dans un article paru en janvier 2024 dans Afrique science, une revue internationale des sciences et technologies, des enseignants de l’UFR Ingénierie agronomique forestière et environnementale au Département agronomie et foresterie de l’Université de Man (Ouest ivoirien), ont plaidé pour la pérennisation de ces insectes.
Les professeurs Dohouonan Diabaté, Ehouman Jean, Ehouman Jean Brice Ohoueu et Akpa Alexandre ont exprimé leur souhait de voir des unités d’élevage de ces insectes. Selon eux, cela permettra de répondre aux besoins en protéines de la population tout en luttant contre la malnutrition.
« Cette disparition progressive des insectes comestibles a un lien avec le réchauffement climatique. Les saisons de pluie ont changé et la insectes semblent ne plus se retrouver dans leurs biotopes anciens», a expliqué un agent en service à la direction départementale de l’agriculture de Bangolo, Ouanto Bertin. Il a ajouté que les actions de l’homme qui detruit le couvert végétal et fait usage de produits phytosanitaires empêche aussi la faune de s’épanouir.
(AIP)
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