Taï, 14 juin 2025 (AIP) – Le tronçon de route Zagné-Taï (région du Cavally, Ouest de la Côte d’Ivoire), long de 40 km, connait une dégradation qui occasionne des perturbations dans l’approvisionnement des marchés en produits de première nécessité dans la zone, a constaté l’AIP le vendredi 13 juin 2025.
Ce tronçon Zagné-Taï, en terre rouge non bitumée et qui n’a pas bénéficié de reprofilage depuis environ deux ans, est devenu difficile à pratiquer pour les usagers, plus particulièrement les véhicules poids lourds qui assurent l’essentiel de l’acheminement des produits de grande consommation dans le département de Taï.
« Notre camion s’est enfoncé depuis des heures, à l’entrée Nord du village de Ponan. Nous ne sommes pas encore parvenus à le sortir du bourbier, pendant que les destinataires des produits nous attendent. Cela nous cause beaucoup de pertes », a déploré Souleymane Traoré, chauffeur d’un camion d’une capacité de 10 tonnes.
À la perte de temps, s’ajoutent les frais de réparation des pannes subies par le véhicule et la rémunération des bras valides, sollicités en appui pour dégager le camion.
Mise en service il y a à peine deux mois, la seule station-service du chef-lieu de département fait déjà face à des retards de livraison de carburant dus à l’état de dégradation avancée de la route.

Pompiste, Soumaïla Kagambega avoue craindre de plus en plus les retards, voire des interruptions consécutives aux pluies qui vont probablement se multiplier.
« La station a passé 24 heures sans le carburant Diesel, dernièrement, parce que le camion-citerne était embourbé à Zaïpobly et à Gahably. Nous perdons une bonne partie de nos recettes quotidiennes quand cela arrive. Vivement un entretien plus régulier de cette route pour soulager l’ensemble des opérateurs économiques », a-t-il souhaité.
L’approvisionnement en produits alimentaires est également impacté par la dégradation de la route. Des heures et parfois des jours entiers passés à sortir des blocages font qu’une grande partie des produits vivriers périssables arrivent en partie abimés ou carrément pourris.
Vendeuse de vivriers en détail au marché de Taï, Karidja Koné a décrié cette situation difficile. « La durée et les difficultés des voyages abîment ou font pourrir nos marchandises. Dans ce cas, nous perdons beaucoup en invendus surtout avec les produits délicats comme la tomate et le piment », a-t-elle affirmé.
Dans un département où l’essentiel du vivrier vient d’ailleurs (Abidjan, Bouaké, Daloa et Guiglo), l’on note parfois une hausse des prix, imputable à la faiblesse de l’offre face à la forte demande locale.
Unique voie d’accès à la capitale départementale, hormis l’axe Tabou-Taï réputé impraticable, le tronçon Zagné-Taï, aujourd’hui dégradé, supporte également le transit de vivres et non-vivres à destination de Para, une localité du département de Tabou, située à 45 km au Sud de Taï.
(AIP)
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