Abidjan, 14 juin 2025 (AIP)- La Plateforme “Alerte Foncier”, une coalition d’organisations de la société civile œuvrant pour la promotion des droits fonciers a lancé le vendredi 13 juin 2025 à Abidjan, un appel aux autorités et à l’ensemble des acteurs concernés pour renforcer et garantir les droits fonciers ruraux des femmes en Côte d’Ivoire.
Lors d’une conférence de presse, le secrétaire général du groupe de coordination stratégique “Alerte Foncier”, Koné Vazoumana, a souligné l’urgence d’agir pour corriger les inégalités persistantes qui affectent l’accès et le contrôle des terres par les femmes en milieu rural.
“La reconnaissance et la garantie des droits fonciers des femmes constituent un levier essentiel pour assurer la sécurité alimentaire, ce qui favoriserait le développement durable et le renforcement de la paix sociale en Côte d’Ivoire”, a indiqué M. Koné.
Pour la Plateforme “Alerte-Foncier”, l’autorisation foncière des femmes est une nécessité impérieuse pour une Côte d’Ivoire plus équitable, prospère et stable. Aussi, a-t-elle fait des recommandations. Il s’agit notamment du renforcement du cadre juridique, de la sécurisation foncière des femmes et de l’appui économique et social pour favoriser l’accès des femmes aux crédits agricoles et aux subventions.
Koné Vazoumana a présenté également des études de cas alarmantes, révélant que des milliers de femmes rurales continuent d’être marginalisées dans l’accès à la terre, pourtant essentiel à leur subsistance, à leur autonomie économique et à la sécurité alimentaire de leurs familles.
Il a rappelé qu’à l’issue des travaux de la 5e édition des assises nationales sur le foncier tenue du 19 et 20 novembre 2024 à Cocody sous le thème ”Le genre et le foncier en Côte d’Ivoire : enjeux et perspectives pour une gouvernance inclusive et une paix durable”, plusieurs obstacles majeurs ont été mis en lumière.
Entre autres, le poids des coutumes, l’exclusion des femmes des processus de décision foncière, l’inégalité d’accès au crédit agricole, la sous-représentation des femmes dans la gouvernance foncière.
« Ces inégalités ont des conséquences directes sur la sécurité alimentaire, le développement économique et la stabilité sociale du pays », a déploré M. Koné. Pour lui, l’exclusion des femmes de la propriété foncière freine leur autonomisation économique, limite leur accès aux ressources productives et les rend plus vulnérables à la pauvreté.
Toutefois, il a salué la mise en place des réformes législatives et politiques visant à promouvoir l’égalité des sexes. ‘’Cependant, malgré ces avancées, des freins structurels et socioculturels persistent, limitant l’effectivité des droits fonciers des femmes et compromettant leur pleine participation au développement du pays’’, a-t-il déclaré.
La Plateforme “Alerte Foncier” réaffirme sa disponibilité à collaborer avec toutes les parties prenantes pour faire des droits fonciers des femmes une réalité concrète sur l’ensemble du territoire ivoirien.
(AIP)
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