Abidjan, 19 juin 2025 (AIP)-Un rapport parlementaire britannique publié cette semaine met en lumière l’arsenal nucléaire non déclaré d’Israël, dénonçant des décennies de silence diplomatique, de complicité occidentale et d’opacité stratégique, rapporte le jeudi 19 juin 2025, l’Agence de presse turque Anadolu.
Le document, rédigé par une commission multipartite, évoque « une exception nucléaire durable » dans le cas d’Israël, qui refuse toujours de confirmer ou de nier la possession d’armes atomiques. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), l’État hébreu disposerait de 80 à 90 ogives nucléaires, avec des matières fissiles suffisantes pour en produire près de 200 autres.
Au centre de cette stratégie se trouve le réacteur de Dimona, construit dans les années 1950 avec l’aide de la France. Officiellement civil, il aurait secrètement permis la production de plutonium militaire. Le rapport révèle que des subterfuges architecturaux, murs factices, ascenseurs cachés, ont trompé les inspections étrangères.
En 1986, Mordechai Vanunu, un technicien de Dimona, livrait à la presse britannique des preuves accablantes sur le programme nucléaire israélien. Son arrestation par le Mossad à Rome, son procès à huis clos et 18 ans de prison, dont 11 en isolement, restent un symbole des lourdes conséquences pour ceux qui rompent le silence.
Contrairement à d’autres puissances nucléaires non déclarées comme l’Inde, le Pakistan ou la Corée du Nord, Israël échappe aux sanctions et pressions internationales. Le Royaume-Uni, tout en soutenant le désarmement mondial, continue ses ventes d’armes à Israël. Une incohérence dénoncée dans le rapport comme une forme de complicité silencieuse.
Israël a signé, mais jamais ratifié, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), conservant ainsi la possibilité de procéder à des essais. Le fameux « double flash » de 1979 au-dessus de l’Atlantique Sud, soupçonné d’être un test nucléaire israélo-sud-africain, reste un point d’interrogation non élucidé.
L’État hébreu s’oppose fermement à l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, estimant que celle-ci ne peut être discutée qu’après une paix régionale globale. Une position bloquante, critiquée depuis des années à l’ONU, où Israël vote systématiquement contre les résolutions en ce sens.
(AIP)
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