Abidjan, 19 juin 2025 (AIP) – La Côte d’Ivoire ambitionne de structurer un marché des capitaux islamiques afin de mobiliser de nouvelles ressources pour le financement des infrastructures et renforcer l’inclusion financière, a déclaré, jeudi 19 juin 2025, à Abidjan, le conseiller technique, Soumahoro Dely, représentant le ministre des Finances et du Budget.
Intervenant à l’ouverture d’un atelier de sensibilisation sur les opportunités du marché des capitaux islamiques, organisé par le Programme de développement du secteur financier (PDESFI) en partenariat avec le Projet d’amélioration de la gouvernance pour la délivrance des services (PAGDS), représenté par Akrou Bertin avec l’appui de la Banque mondiale, M. Soumahoro a souligné l’urgence de diversifier les outils de financement pour accompagner la transformation économique du pays.
« Notre pays, comme plusieurs États africains, est engagé dans une dynamique de grands investissements. Mais le financement du développement reste un défi central. Nous devons diversifier nos instruments pour réduire notre exposition aux cycles économiques », a-t-il affirmé.

Face à la pression sur les dettes souveraines, le représentant du ministre a évoqué la finance islamique comme l’une des alternatives à explorer. « Elle repose sur des principes éthiques et le partage des risques. Elle propose des produits adaptés aux populations non bancarisées, tout en attirant des investisseurs soucieux de sens et de durabilité », a-t-il expliqué.
Il a mis en avant les sukuks, obligations islamiques adossées à des actifs tangibles, comme des outils « innovants, conformes à la charia, et adaptés aux projets structurants dans les domaines du transport, de l’énergie ou de l’éducation ».
« Le marché mondial des capitaux islamiques est estimé à plus de 4 000 milliards de dollars. La Côte d’Ivoire doit se positionner pour en capter une part », a poursuivi M. Soumahoro, saluant à ce titre les efforts de l’Autorité des marchés financiers (AMF-UEMOA) pour encadrer les opérations islamiques.
L’atelier vise à identifier les prérequis juridiques, fiscaux et réglementaires pour développer ce marché, et à favoriser le dialogue entre acteurs publics, privés et investisseurs.
« Notre ambition est de mettre en place un cadre institutionnel et réglementaire adapté pour permettre l’émergence d’un marché dynamique, inclusif et conforme aux standards internationaux », a conclu M. Soumahoro, en appelant à une concertation renforcée entre les acteurs publics et privés.
(AIP)
haa