Guiglo, 21 juin 2025 (AIP) – Le président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire (CNRCT), sa Majesté Désiré Amon Tanoe, appelle les têtes couronnées du Cavally (Ouest), à jouer leur rôle auprès de leurs populations, et à l’ensemble des forces vives, leaders politiques, jeunesse, société civile, citoyens de la région et d’ailleurs à donner leur voix pour la paix, en vue d’un climat électoral apaisé avant, pendant et après l’élection présidentielle d’octobre prochain.
« Dans quelques mois, notre nation sera à nouveau appelée à un rendez-vous majeur de la démocratie à savoir l’élection présidentielle d’octobre 2025. Cette importante échéance est à présent l’objet de multiples préoccupations. Et l’on constate que les esprits s’échauffent, les passions s’expriment, les discussions s’intensifient », a fait savoir, vendredi 20 juin 2025, à Guiglo, lors d’une rencontre rentrant dans le cadre d’une tournée dite de sensibilisation et d’écoute 2025, M. Tanoe, soulignant que dans « un tel environnement, nous, en tant que membres de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels, avons un impérieux devoir à accomplir et un rôle important à jouer auprès de nos populations. »
Il a affirmé que « c’est pourquoi nous têtes couronnées lançons un appel solennel à l’ensemble des forces vives locales et de la nation, leaders politiques, jeunesse, société civile, citoyens. A l’approche de l’élection présidentielle et des autres élections à venir, à se souvenir de notre passé et à dire avec force et détermination à nous-mêmes, à notre entourage, à nos populations, aux entités politiques et à toutes les organisations de la société civile +je donne ma voix pour la paix+. » Il a, en outre, appelé à œuvrer ensemble, et ce, à tous les niveaux, pour sortir définitivement du cycle des violences électorales dont les Ivoiriens avaient tant souffert, soutenant que la Côte d’Ivoire a besoin de paix pour continuer d’avancer. Elle a besoin de chacun de ses fils et filles pour grandir dans l’unité. Elle a besoin que ses fils et filles soient tous, sans exception, des bâtisseurs et non des fossoyeurs de la paix et du vivre ensemble.
Le président de la CNRCT a dit, par ailleurs, qu’en leur qualité de gardiens des us et coutumes qui forment le socle de la nation, les chefs coutumiers réaffirment que la vie est le premier des droits humains, invitant toutes les populations locales et par ricochet le peuple en ces termes : « tenons à respecter nos rois et chefs traditionnels, à faire confiance à nos institutions et surtout à faire de chaque élection une étape de maturité démocratique et non un moment de péril. »
D’autant que, a-t-il argué, des partis politiques, leaders d’opinion, associations, mouvements de jeunesse enchaînent les rencontres et les échanges, les réunions et les prises de parole. Ce dynamisme témoigne, certes, de l’intérêt que les uns et les autres portent individuellement et collectivement à l’avenir du pays. Mais il faut, a-t-il, mis en garde aussi rester très vigilants parce que l’histoire récente du pays a appris à tous que les périodes électorales, lorsqu’elles sont mal encadrées ou instrumentalisées peuvent basculer dans la violence et la souffrance. Tout en rappelant, à juste titre, les drames de 2010-2011 et 2020, les larmes, les nombreuses pertes en vie humaine, les mutilations, les disparitions, les destructions de biens publics et privés, les exils et les rancunes. Sans oublier cette fracture nationale qui a meurtri le peuple quelle que soit la région, quel que soit le groupe ethnique, quelle que soit la religion, quel que soit le bord politique.
« Et c’est pourquoi, ensemble les Ivoiriens ont dit plus jamais ça. Aujourd’hui, à l’approche de cette échéance décisive, nous devons nous rappeler cette promesse, plus jamais ça dans notre cher pays. Nous savons tous que la paix n’est pas un acquis définitif mais une quête permanente. Et dans cette œuvre de construction, la parole, la sagesse et l’expertise des rois et chefs traditionnels sont des atouts majeurs à la disposition de la paix et de la cohésion sociale », a conclu sa Majesté Désiré Amon Tanoe.
(AIP)
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