Abidjan, 24 juin 2025 (AIP)- L’impétrante M’piké Marina Baka a soutenu, ce mardi 24 juin 2025, à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, son mémoire de Master II en Culture de la paix, gestion, prévention et résolution des conflits.
Son travail de recherche, intitulé « Le Popo Carnaval comme moyen endogène de préservation de la paix en pays Abouré Éhivè de Bonoua », vise à démontrer la contribution de cette fête traditionnelle à la consolidation de la paix et de la cohésion sociale.
L’étude met en lumière plusieurs pratiques culturelles telles que la retraite aux flambeaux, les libations effectuées par les gardiens de la tradition, ainsi que les rituels de purification menés par les comians (prêtres traditionnels). Ces éléments endogènes du Popo Carnaval jouent un rôle symbolique fort dans la prévention des tensions communautaires et la promotion du vivre-ensemble.
En contextualisant ces pratiques dans le cadre plus large des mécanismes modernes de prévention des conflits (alerte précoce, diplomatie préventive, médiation), Marina Baka montre que le Popo Carnaval s’inscrit comme un complément pertinent aux approches institutionnelles.
« Nous, les gardiens de la paix, disposons de nombreux mécanismes de prévention, de gestion et de résolution des conflits, mais les festivals jouent un rôle important dans cette dynamique. C’est pourquoi, à travers le Popo Carnaval, nous avons souhaité démontrer que les festivals culturels peuvent jouer un rôle significatif dans la construction d’un état de paix », a expliqué Mme Baka.
Elle a également plaidé pour que l’on mette davantage l’accent, lors des carnavals et autres fêtes culturelles, sur les valeurs de paix et de cohésion sociale, en y intégrant des campagnes de sensibilisation au vivre-ensemble.
La présidente du jury, Pr Kienon-Kaboré Timpoko Hélène, par ailleurs conseiller technique chargé du patrimoine culturel au ministère de la Culture, a salué la qualité du travail de l’impétrante :
« Elle a réalisé un excellent travail. Et dans le contexte actuel de la Côte d’Ivoire, il est essentiel de renforcer la cohésion sociale et la paix, à l’image de ce qu’avait initié le premier président de cette nation. C’est un sujet d’actualité, qu’il convient de vulgariser », a-t-elle déclaré.
L’étude recommande cependant que cette fête patrimoniale renforce davantage son ouverture, en intégrant de façon explicite des actions de promotion de la paix lors de ses futures éditions.
Au terme de sa soutenance, M’piké Marina Baka a obtenu la note de 17 sur 20, avec la mention “Très Bien”, sanctionnant ainsi deux années de formation à la Chaire UNESCO pour la culture de la paix de l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody.
(AIP)
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