Abidjan, 25 juin 2025 (AIP)- La présidente du groupe La France insoumise, (LFI) Mathilde Panot, a, lors du débat parlementaire sur la situation au Proche-Orient, accusé le président français, Emmanuel Macron, de transformer la France en « laquais de Benyamin Netanyahu et Donald Trump », dénonçant un alignement total sur les logiques de guerre menées par Israël et les États-Unis, a rapporté l’Agence de presse turque Anadolu.
Prenant la parole mercredi 25 juin 2025 dans la soirée à l’Assemblée nationale dans le cadre d’un débat sans vote permis par l’article 50-1 de la Constitution francaise, la députée a attaqué la politique étrangère du gouvernement français qu’elle considère comme un reniement de l’indépendance diplomatique française.
Mme Panot a pointé du doigt la doctrine de la « guerre préventive », qualifiée d’illégale en droit international, fustigeant le silence du gouvernement français face aux frappes israéliennes du 13 juin 2025 contre des sites iraniens. Elle a critiqué une diplomatie « soumise » et a dénoncé l’absence de condamnation après les frappes nucléaires américaines, malgré les risques de contamination radioactive. Elle a parlé d’une « capitulation devant l’internationale réactionnaire » et d’un « deux poids deux mesures » révoltant.
La députée a ensuite ciblé l’alignement stratégique de la France avec l’OTAN, notamment l’augmentation du budget militaire à 5 % du PIB, vue comme une réponse aux injonctions américaines. Elle a évoqué une « perte d’autonomie stratégique » contraire à l’héritage du général de Gaulle, et une soumission à une logique militaire étrangère et anti-européenne. Elle a également cité avec indignation le secrétaire général de l’OTAN se félicitant de voir Donald Trump faire « payer un prix énorme à l’Europe ».
Une large part de son intervention a été consacrée à la situation à Gaza, décrite comme un « génocide », avec plus de 55 000 morts et 130 000 blessés palestiniens, selon elle.
Elle a déploré le silence de la France face à la reprise des opérations israéliennes, ainsi que les frappes sur la prison d’Evin en Iran, où deux ressortissants français sont détenus. Elle a également dénoncé l’arrestation de six Français, dont l’élue franco-palestinienne Rima Hassan, lors de l’interception de la Flottille de la Liberté.
« Nous sommes fières d’incarner une autre voix de la France », a conclu Panot. Elle a réclamé une reconnaissance immédiate de l’État de Palestine, la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, ainsi qu’un embargo sur les armes. Elle a invoqué l’opposition française à la guerre en Irak en 2003 comme exemple d’une voie diplomatique indépendante.
(AIP)
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