Abidjan, 26 juin 2025 (AIP) – Le gouvernement ivoirien a plaidé jeudi 26 juin 2025, à Abidjan pour la création d’une task-force nationale afin de coordonner les actions de lutte et mettre en œuvre les recommandations issues d’un atelier national de formation sur « la prévention et la réponse aux Violences basées sur le genre (VBG) et au harcèlement sexuel » organisé par le Centre de la CEDEAO pour le développement du genre (CCDG).
Le directeur de cabinet du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Moussa Diarassouba, a souligné l’urgence de l’action. « Pour la seule année 2024, 9 607 cas de violences ont été enregistrés et pris en charge en Côte d’Ivoire. Ce sont 7 950 femmes et 3 290 enfants dont la vie a été bouleversée », a-t-il indiqué, appelant à une mobilisation plus intense de tous les acteurs étatiques, sociaux et communautaires.
Cet atelier auquel prend part le Cabinet de la Première dame, Dominique Ouattara, vise à former les professionnels de la justice, de la santé, des affaires sociales, ainsi que les leaders communautaires et religieux, sur une approche intégrée, holistique et sensible au genre dans la prise en charge des victimes.
La directrice du CCDG, Sandra Oulatté Fattoh, a rappelé que « les violences basées sur le genre sont profondément enracinées dans les stéréotypes et les structures patriarcales » et qu’elles nécessitent « une réponse multisectorielle et durable ».
Selon le Gender Barometer 2023 de la CEDEAO, 26,3 % des femmes dans la région subissent des violences conjugales, 42 % des filles sont excisées et 40,9 % mariées avant 18 ans. En Côte d’Ivoire, les taux atteignent respectivement 26,6 %, 36,7 % et 35,1 %.
Durant trois jours, les participants seront formés sur les meilleures pratiques régionales et internationales. Appuyé par la Fondation Ford, cet atelier s’inscrit dans la stratégie régionale de lutte contre les VBG.
(AIP)
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