Abidjan, 26 juin 2025 (AIP) – Le commerce total de marchandises de l’Afrique a atteint 1500 milliards de dollars US en 2024, enregistrant une hausse de 13,9 % après une contraction de 5,4 % en 2023, selon le rapport 2025 sur le commerce africain publié par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) lors de ses Assemblées annuelles (AAM2025) à Abuja, au Nigéria.
Intitulé “Le commerce africain dans un environnement financier mondial en mutation”, le rapport publié le jeudi 26 juin analyse la résilience du continent face à un contexte mondial marqué par les tensions géopolitiques, la volatilité financière et la montée des barrières commerciales.
« Ce rapport fournit une feuille de route convaincante pour que l’Afrique se repositionne dans une économie mondiale volatile », a commenté le président d’Afreximbank, Professeur Benedict Oramah. Il a insisté sur l’urgence pour le continent de transformer les défis mondiaux en opportunités pour l’industrialisation, le progrès numérique et un meilleur contrôle de ses systèmes financiers.
L’économiste en chef du groupe, Dr Yemi Kale, a souligné que le commerce intra-africain a particulièrement progressé, enregistrant une croissance de 12,4 % pour atteindre 220,3 milliards de dollars US, contre une baisse de 5,9 % l’année précédente. Il y voit une preuve des effets positifs de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Malgré cette performance, l’Afrique ne représente encore que 3,3 % des exportations mondiales, un indicateur du long chemin à parcourir. Le rapport invite les États africains à réduire leur dépendance aux matières premières, à intensifier l’industrialisation et à accélérer l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
Pour soutenir cette dynamique, Afreximbank prévoit d’augmenter son soutien au financement du commerce jusqu’à 40 milliards de dollars US d’ici 2026, après avoir décaissé 17,5 milliards de dollars US en 2024. Le déficit de financement reste toutefois important, estimé à près de 100 milliards de dollars US.
Le rapport met également en lumière des initiatives structurantes telles que le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), qui facilite le commerce transfrontalier sans recourir aux devises étrangères, et le Fonds d’ajustement de 10 milliards de dollars US mis en place pour accompagner les pays dans la transition liée à la ZLECAf.
À travers ce rapport, Afreximbank offre un plan d’action clair pour renforcer la résilience économique du continent, à savoir l’harmonisation des règles commerciales, la mobilisation des capitaux locaux (fonds de pension, souverains), l’amélioration des notations de crédit, et l’accès accru au financement climatique.
Fondée il y a 30 ans, Afreximbank est aujourd’hui un acteur clé du développement du commerce intra-africain et de la transformation économique du continent. Son engagement envers la ZLECAf et les mécanismes de facilitation du commerce reste au cœur de sa stratégie.
(AIP)
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