Abidjan, 27 juin 2025 (AIP)- Le secrétaire général du Comité interministériel le lutte anti-drogue (CILAD), Kouman Yao Ronsard, a invité les acteurs de la lutte contre la drogue, mais surtout les communautés, à avoir de la bienveillance et à ne pas stigmatiser les Personnes usagères de drogue (PUD), lors d’une rencontre organisée le jeudi 26 juin 2025 à la Croix Bleue d’Adjamé-Williamsville (Abidjan), à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la drogue célébrée le jour même.
Cette activité, qui est le lancement d’une campagne nationale communautaire de lutte contre le trafic illicite et l’abus de drogue en Côte d’Ivoire, avec pour thème principal « Briser les chaînes : prévention, traitement et rétablissement pour tous», rappelle l’urgence de changer le regard et les politiques à l’égard des PUD, c’est-à-dire, de les considérer comme des malades et non des délinquants, afin de leur porter assistance et les emmener à retrouver un comportement paisible.
Selon M. Yao Ronsard, plusieurs décisions ont été prises dans ce sens par les 23 ministères intervenant conjointement dans le CILAD. Ainsi, cela a permis de mettre en place des structures de répression à la gendarmerie, les douanes, la police maritime, les Eaux et forêts, l’éducation nationale, au ministère en charge de la santé, etc. Au niveau juridique, il y a eu l’adoption de la nouvelle loi 407 du 13 juillet 2022, qui permet entre autres, la réduction des peines de prison pour les PUD, qui passe d’un à trois mois, au lieu d’un à cinq ans auparavant, l’injonction thérapeutique pour certaines PUD, l’organisation des « opérations Eperviers » pour lutter contre le grand banditisme et les trafiquants de drogue, etc.
Il a informé aussi qu’au niveau de l’apport aux ONG, l’Etat encadre, renforce leurs capacités, permet une exonération de douanières lorsqu’elles reçoivent des dons de l’extérieur… « D’ailleurs, dans le cadre de la Journée, l’Etat va se déployer du 07 au 12 juillet, dans les villes de Duékoué, Bangolo et Man pour parler avec les décideurs sur place, et sensibiliser les populations/communautés, les jeunes sur ce phénomène … », a-t-il expliqué.
Pour la chargée du Plaidoyer à l’ONG Espace Confiance, N’Guessan Pricilla, « la stigmatisation et la discrimination sont des barrières invisibles qui font que les PUD ne sont pas reconnues comme des êtres humains, car très souvent rejetées. Comme résultat, la honte et la peur font que nombre d’entre elles renoncent aux soins, y compris pour les affections telles que le VIH, l’Hépatite C, la tuberculose et/ou des troubles de santé mentale », a-t-elle déploré, tout en invitant les communautés à une humanité collective.
Le président du conseil d’administration du Conseil des Organisations de lutte contre l’Abus de Drogues de Côte d’Ivoire (CONAD-CI), Tall Lacina, a aussi souligné que pour freiner ce phénomène qui sévit dans de nolbreuses familled, il est important de soutenir et non punir les PUD. « Ces personnes ont besoin d’un environnement paisible pour retrouver un comportement paisible ».
La Journée mondiale de lutte contre le trafic illicite et l’abus de drogue célébrée chaque 26 juin, est coorganisée en Côte d’Ivoire par le CILAD, l’Onusida, le CONAD-CI, Espace Confiance, le PNLS, et bien d’autres. Elle a été marquée par des expositions et des panels sur divers thèmes liés à cette thématique.
(AIP)
tls