Abidjan, 02 juil 2025 (AIP) – Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, a procédé le lundi 30 juin, au lancement officiel du repos biologique 2025, marquant ainsi la reconduction de la fermeture saisonnière des pêches en Côte d’Ivoire.
Cette mesure vise à renforcer la régénération des stocks halieutiques, préserver les écosystèmes aquatiques et garantir la durabilité du secteur de la pêche.
Appliqué depuis 2023, le repos biologique consiste à suspendre temporairement toute activité de pêche dans les eaux sous juridiction ivoirienne, afin de permettre aux espèces de se reproduire à l’abri de toute pression humaine. Initialement mise en œuvre en milieu marin, cette initiative a été élargie depuis 2024 aux lagunes Aby et Grand-Lahou ainsi qu’aux lacs de Buyo et de Kossou.
Pour l’année 2025, la fermeture des pêches sera effective du 1er au 31 juillet pour la pêche artisanale maritime, et du 1er juillet au 31 août pour les pêches semi-industrielle et industrielle. Dans les eaux continentales, le repos sera appliqué de manière volontaire à travers une formule de “repos citoyen”, appuyée par un dispositif d’accompagnement scientifique et institutionnel.
“Vu les retombées positives de cette mesure, l’on constate son adoption par les communautés locales. De façon générale, ces communautés de pêcheurs, notamment sur les plans d’eaux lagunaires et maritimes, soutiennent pour la plupart sa reconduction. Leur demande de généralisation du repos biologique sur d’autres plan d’eau démontre que cette mesure est perçue comme un instrument d’amélioration de leurs revenus”, a déclaré le ministre.
Sidi Tiémoko Touré a indiqué qu’aucune hausse significative des prix du poisson n’a été observée durant les périodes précédentes de fermeture, en raison notamment de l’accompagnement du ministère du Commerce.
Le ministre a relevé une amélioration notable des rendements. Ainsi, en août 2024, la production de la pêche artisanale maritime a progressé de 45% par rapport à 2022, et de 20% comparée à 2023. En outre, les durées de marées ont été réduites, traduisant une meilleure disponibilité des ressources halieutiques.
À terme, les autorités tablent sur une production de 150 000 tonnes d’ici 2028, contre 78 671 tonnes en 2022, soit une augmentation attendue de 91%. Le ministre a exhorté les communautés locales à continuer de soutenir cette politique de préservation. “Pour gagner plus demain, nous devons modifier la façon dont nous gérons les pêches aujourd’hui.”
Il a par ailleurs rappelé que cette mesure répond à la stratégie nationale de gestion durable des pêches, ainsi qu’aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire, notamment dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
(AIP)
cmas