Abidjan, 25 juil 2025 (AIP)– La Cour pénale internationale (CPI) a condamné le jeudi 24 juillet 2025, deux chefs de milices centrafricains, Alfred Yekatom et Patrice-Edouard Ngaïssona, à respectivement 15 et 12 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis entre 2013 et 2014 en République centrafricaine (RCA).
Les deux anciens leaders du mouvement anti-Balaka, une milice à majorité chrétienne formée en réaction aux violences de l’ex-coalition Séléka, ont été reconnus coupables de meurtres, tortures, persécutions, déplacements forcés de civils et destructions de lieux de culte musulmans. Le verdict, prononcé à La Haye après un procès ouvert en 2021, marque une étape majeure contre l’impunité des crimes de masse.
Alfred Yekatom, ex-caporal devenu député surnommé “Rambo”, commandait un groupe de 3.000 hommes accusés de violences systématiques. Patrice-Edouard Ngaïssona, ancien haut responsable sportif et coordinateur des anti-Balaka, a été reconnu pour son rôle de planificateur et facilitateur des exactions.
Les charges de viol et de pillage ont toutefois été écartées contre ce dernier. Selon la CPI, les deux hommes ont utilisé le prétexte religieux pour galvaniser les violences, ciblant les civils musulmans perçus comme alliés de l’ennemi.
Le verdict, retransmis dans plusieurs villes centrafricaines, a suscité émotion et soulagement parmi les victimes. Il constitue un signal fort contre l’impunité en Centrafrique et une victoire symbolique pour la justice internationale.
Les deux condamnés demeurent détenus à La Haye dans l’attente d’un pays d’accueil pour l’exécution de leur peine. Un appel reste possible, rapporte un communiqué de l’Institution.
(AIP)
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