Abidjan, 25 sept 2025 (AIP)- La saison 2025-2026 de l’OISSU est déjà lancée sur toute l’étendue du territoire nationale avec la phase d’engagement des établissements scolaires qui a débuté depuis le le 22 septembre. Lors de la conférence de presse de lancement, le directeur général de l’Office ivoirien des sports scolaires et universitaires, Adama Doumbia, a fait le bilan de la saison écoulée et levé un coin de voile sur la nouvelle saison qui sera officiellement lancée le 22 novembre à Dabou.
A l’occasion de la rentrée sportive scolaire et universitaire, le directeur général de l’OISSU, Adama Doumbia, a levé jeudi 25 septembre 2025, au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Plateau, le voile sur les grandes lignes de la saison 2025-2026. Entre constats, mesures incitatives et innovations ambitieuses, l’OISSU entend insuffler une nouvelle dynamique au sport scolaire en Côte d’Ivoire, encore loin de son potentiel réel malgré une hausse du nombre de licenciés.
Un constat encourageant mais encore insuffisant
Pour la saison écoulée (2024-2025), a expliqué le conférencier, l’OISSU a enregistré 105 000 licenciés, contre 95 000 l’année précédente. Une progression notable, mais qui reste modeste au regard de la population cible estimée à 9 millions de personnes, soit un taux de couverture de seulement 2 %.
Selon M. Doumbia, ce chiffre est bas, étant donné le faible coût de la participation aux compétitions sportives scolaires. Un établissement secondaire, par exemple, ne débourserait que 20 000 F CFA pour inscrire 20 élèves, l’OISSU prenant en charge le transport, l’hébergement et la restauration lors des compétitions hors localité.
Pour lui, les ressources financières ne devraient pas constituer un frein à l’engagement aux compétitions de l’OISSU pour les établissements malgré des charges annexes pour la préparation des athlètes au sein de l’établissement comme la visite médicale.
“Du coup, pour nous, le manque de ressources financières peut expliquer difficilement le faible taux d’engagement. Nous savons aussi que, dans le cadre de la politique gratuité de l’école, il y a des subventions que le ministère en charge de l’éducation nationale ou les autres ministères du secteur éducation et formation allouent aux établissements pour faire face aux charges liées aux activités extrascolaires, activités sportives, culturelles”, a affirmé M. Doumbia.
Face à ce constat, l’OISSU a organisé un atelier national à Yamoussoukro du 17 au 19 septembre, réunissant la communauté éducative et les partenaires institutionnels. L’objectif de cet atelier était de faire adopter par les participants venus de des ministères et structures intervenant dans l’organisation des compétitions, des résolutions fortes pour relancer la participation des établissements scolaires et universitaires.
L’OISSU, qui a pour mission de mettre en œuvre la politique nationale de développement du sport scolaire et universitaire, mise donc sur une mobilisation accrue de tous les acteurs du système éducatif.
Calendrier et organisation de la saison 2025-2026
La nouvelle saison sportive se décline en plusieurs étapes clés : la phase d’engagement des établissements primaires et secondaires ouverte depuis le 22 septembre, s’achèvera le 31 octobre. Le début des compétitions est prévu pour janvier 2026, et courra jusqu’à fin mai 2026
Les compétitions se dérouleront selon une organisation en quatre niveaux à savoir les championnats départementaux, les qualifications régionales, les qualifications zonales et enfin l’organisation des jeux scolaires, vu comme apothéose.
Mais conformément à la tradition, un cross dans la cité du Leboutou, constituera l’activité phare de lancement de la nouvelle saison scolaire en présence du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Sports et du Cadre de vie, Silas Adjé Metch.
“Notre objectif est d’offrir aux jeunes athlètes des conditions optimales pour la pratique du sport tant au niveau scolaire qu’universitaire”, a justifié le DG de l’OISSU.
L’ensemble de ces compétitions sera supervisé par l’OISSU, en partenariat avec la Direction de la vie scolaire (DVS) du ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation.
Une procédure simplifiée et digitalisée pour l’enregistrement des établissements
Pour faciliter la participation, l’OISSU a mis en place une procédure d’engagement digitalisée, disponible sur sa plateforme en ligne. Les frais d’engagement sont maintenus à un niveau accessible à savoir 5 000 F CFA pour les établissements primaires, 10 000 F CFA pour les secondaires et supérieurs
La prise de licence, qui inclut une assurance pour chaque athlète, est également simplifiée avec des coûts unitaires modestes de 400 F CFA pour le primaire, 500 F CFA pour le secondaire et 600 F CFA pour le supérieur.
Chaque établissement doit se doter d’une Association sportive d’établissement (ASE). L’adhésion des élèves à ces ASE reste volontaire, mais conditionne leur participation aux activités de l’OISSU. Deux périodes sont prévues pour cette adhésion : du 29 septembre 2025 au 31 janvier 2026 et du 1er au 31 mars 2026.
Les frais d’adhésion sont pour le primaire de 2 000 F CFA, répartis entre fonctionnement (1 000 F CFA) et accréditation OISSU (1 000 F CFA), et pour le secondaire : 3 000 F CFA, avec 1 500 F CFA pour les activités et 1 500 F CFA pour l’accréditation.
Des innovations majeures pour une saison plus inclusive et attractive
Parmi les grandes nouveautés de cette saison 2025-2026, plusieurs disciplines viennent enrichir le programme des compétitions. Il s’agit du football petits poteaux, du basketball 3×3 et des jeux vidéo (e-sport).
Pour les jeux vidéos, l’OISSU collabore avec son partenaire BMI-WFS, qui déploiera une plateforme digitale complète pour gérer l’ensemble de l’écosystème sportif scolaire et universitaire en vue de faciliter les inscriptions, les paiement des licences, le suivi des athlètes, la gestion des calendriers, etc.
Cette digitalisation s’inscrit dans la dynamique gouvernementale de modernisation de l’administration publique.
“Avec cette démarche, l’OISSU s’inscrit pleinement dans la dynamique de digitalisation portée par le gouvernement”, a-t-il confié.
Dans la liste principale, a dit Adama Doumbia, il y aura huit disciplines au niveau des sports collectifs. Le football, avec sa déclinaison, le football petits poteaux, le handball, le basketball 5 contre 5, le basketball 3 contre 3, le volleyball, le rugby à 7 et le dodgeball.
Au niveau des sports individuels, quatre disciplines seront pratiquées à titre principal. Il s’agit du judo, du taekwondo, de la lutte et de l’athlétisme avec ses déclinaisons comme les courses, les sauts et les lancers.
“Je précise que la porte est ouverte aux établissements qui veulent pratiquer des disciplines en dehors des disciplines que j’ai mentionnées ici. Il faut le mentionner tôt pour que le calendrier soit ajusté”, a-t-il lancé aux chefs d’établissements.
Un dispositif de détection des talents pour le haut niveau
Au-delà de l’aspect compétitif, la saison 2025-2026 s’inscrit dans une logique de valorisation des talents. Un dispositif de détection des meilleurs athlètes sera mis en œuvre avec le concours du Centre national des sports de haut niveau et des fédérations sportives nationales.
“Tout le long de ce championnat scolaire 2025-2025, un dispositif de détection des meilleurs athlètes sera mis en place en liaison avec les partenaires de l’OISSU que sont le Centre national des sports de haut niveau et les fédérations sportives nationales. “, a promis M. Doumbia.
Il a révélé que le dispositif permettra de constituer les équipes nationales ivoiriennes en vue de la participation de la Côte d’Ivoire aux compétitions des fédérations sportives universitaires internationales.
Selon le directeur général, ils sont nombreux les élèves qui ont participé aux compétitions de l’OISSU par le passé et qui ont pu se faire une place au soleil en intégrant des clubs, en étant sélectionnés en équipe nationale et en accomplissant une carrière sportive professionnelle de très haut niveau.
“Ça ne sera jamais assez de citer Kalou Bonaventure, qui est parti d’Oumé, aussi bien en scolaire qu’à l’AS Oumé, un club civil, pour atterrir en Europe avoir cette carrière qu’il a eue en passant par l’ASEC”, a-t-il cité.
Un appel à la mobilisation générale
Le directeur général de l’OISSU a particulièrement insisté sur la participation et l’implication des chefs d’établissements qu’il a invités de nouveau à jouer pleinement leur partition, et ce conformément aux textes en vigueur.
Il a lancé un appel pressant à la mobilisation de tous les acteurs en particulier les chefs d’établissement, les enseignants, les parents, les partenaires institutionnels et privés. Il les a exhortés à faire de la saison 2025-2026 une réussite populaire, et un tremplin vers une meilleure structuration et un développement durable du sport scolaire et universitaire en Côte d’Ivoire.
“Je voudrais terminer mon propos en invitant toutes les parties prenantes du sport à l’école ainsi que nos partenaires actuels et potentiels à la mobilisation, afin que la saison sportive scolaire 2025-2026 enregistre une forte participation des établissements et soit un succès populaire”, a-t-il conclu.
Avec un dispositif simplifié, des innovations attrayantes, une digitalisation avancée et une volonté affirmée de détecter les futurs champions, l’OISSU veut marquer un tournant décisif. Il reste désormais à convaincre les établissements et les familles à s’engager massivement pour hisser le sport scolaire à la hauteur de son potentiel.
(AIP)
fmo