Par Simplice Ké AIP Vavoua
Vavoua, 04 oct 2025 (AIP) – Silencieuses, élégantes et confortables, de nouvelles machines venues de Chine révolutionnent peu à peu le transport urbain dans la ville de Vavoua (centre-ouest) où la plupart des rues ne sont pas bitumées. Dans les ruelles sablonneuses du grand marché, les silhouettes colorées de motos taxis électriques tricycles attirent désormais tous les regards.
Une nouvelle allure dans le paysage urbain
Plus imposantes que les motos tricycles classiques, elles se distinguent par leur cabine arrière pouvant accueillir quatre passagers, leurs banquettes rembourrées et leur toit métallique protégé par des bâches latérales. « On ne sent pas de secousses, il n’y a pas de bruit ni d’odeur d’essence. On est à l’aise même à quatre », témoigne Kader, rencontré au quartier résidentiel. Pour les passagers, l’absence de fumée et de vrombissements bruyants change radicalement l’expérience du transport à moto.
Mais le véritable argument qui séduit transporteurs et propriétaires reste le coût d’exploitation. Recharger la batterie d’un engin électrique ne coûte que 200 F CFA, contre 2 000 F CFA pour un plein d’essence sur une moto taxi classique. Les recettes sont plus rapides et plus sûres comme résultat de ce projet.
« En moyenne, je verse 6 000 FCFA par jour à mon patron et ça peut monter à 9 000 F CFA le jeudi, jour du marché », explique un conducteur de l’un de ces taxis, Mamadou. Le surplus quotidien, parfois le double de la recette exigée, lui revient directement. De quoi attirer désormais des adultes, longtemps réticents à exercer ce métier souvent confié aux adolescents.
Avec un prix d’achat d’environ 1,3 million de FCFA, ces engins restent chers, mais l’investissement est vite amorti. « Les clients se bousculent, ça s’achète de plus en plus », confie un vendeur local, tout sourire. Les propriétaires, eux, se réjouissent d’une rentabilité rapide grâce aux faibles charges d’exploitation et à la forte demande.
Cependant, tout n’est pas idyllique. Sur les routes rocailleuses et dégradées de certains quartiers périphériques, la hauteur des tricycles électriques constitue un risque. « Elles se renversent parfois, surtout sur les pistes en pente », reconnait un conducteur. À cela s’ajoutent les limites techniques. Les mécaniciens de Vavoua, formés aux moteurs à essence, se disent démunis. « C’est une technologie nouvelle, il n’y a pas encore de pièces détachées ni de formation adaptée », souligne Bamba Ladji, réparateur de motos.
Enfin, un autre problème inquiétant, c’est que la majorité des conducteurs sont de jeunes adolescents, souvent sans permis de conduire, avec les risques de sécurité que cela comporte.
Malgré ces obstacles, les habitants de Vavoua sont unanimes que ces engins marquent une avancée. Confortables, accessibles et économiques, ils réduisent la pollution sonore et allègent les dépenses en carburant. « Ce type de taxi, c’est déjà l’avenir du transport chez nous », conclut un passager enthousiaste.
(AIP)
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