Abidjan, 07 oct 2025 (AIP) – L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé le mardi 7 octobre 2025, son inquiétude face à la reprise des violences dans le Nord du Mozambique, qui ont contraint près de 22.000 personnes à fuir leurs foyers en une seule semaine à la fin du mois de septembre.
Selon le représentant du HCR au Mozambique, Xavier Créach, cette recrudescence marque « un tournant » dans un conflit qui entre dans sa huitième année. « Après des années d’incertitude, les familles atteignent leurs limites : certaines restent malgré le danger, d’autres fuient à nouveau avec peu d’espoir de revenir », a-t-il déclaré depuis Pemba, chef-lieu de la province de Cabo Delgado.
Depuis le début du conflit en 2017, plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées dans cette région d’Afrique australe. Les récentes attaques, survenues simultanément dans plusieurs localités, ont touché pour la première fois l’ensemble des 17 districts de la province de Cabo Delgado, semant la peur et l’instabilité parmi les populations.
Les civils restent les principales victimes de cette escalade de violence, avec des rapports faisant état de meurtres, d’enlèvements et de violences sexuelles, notamment contre les femmes et les filles lorsqu’elles se déplacent pour collecter de l’eau ou du bois. Les enfants, eux, sont particulièrement vulnérables, exposés au recrutement forcé par des groupes armés non étatiques.
« Beaucoup de personnes déplacées souffrent d’une profonde détresse psychologique et ont un besoin urgent de soutien psychosocial », a ajouté M. Créach.
Le HCR note que plus de 500 incidents sécuritaires visant des civils ont été recensés depuis le début de l’année, dépassant déjà les chiffres de 2022, année considérée comme l’une des plus violentes du conflit.
À cette insécurité persistante s’ajoutent les effets combinés de catastrophes naturelles — cyclones, inondations et sécheresse prolongée — qui aggravent la précarité des familles.
Face à cette situation, le HCR appelle la communauté internationale à renforcer son appui humanitaire. Sur un appel de 352 millions de dollars lancé pour répondre aux besoins urgents, l’agence n’a reçu à ce jour que 66 millions de dollars, soit moins de 20 % des fonds nécessaires.
(AIP)
cmas

