lundi, octobre 20

Abidjan, 20 oct 2025 (AIP) – Le candidat indépendant à l’élection présidentielle du 25 octobre, Ahoua Don Mello, a dressé, vendredi 17 octobre à Abidjan, un état des lieux critique du fonctionnement des institutions ivoiriennes, appelant à une refonte en profondeur du système de gouvernance afin de renforcer l’indépendance de la justice et la transparence de l’administration.

Invité du programme « Face au patronat » organisé par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), M. Don Mello a dénoncé une administration selon lui affaiblie par « l’impunité, la politisation des ressources humaines et la création d’institutions sans réelle efficacité ».

« On met en place des structures pour satisfaire aux critères des partenaires internationaux, mais elles restent sans moyens et souvent dirigées par allégeance partisane plutôt que par compétence », a-t-il déclaré.

« On met en place des institutions juste pour gagner des points sur le papier, mais elles sont vides, inefficaces, sans ressources humaines compétentes et souvent dirigées par allégeance partisane plutôt que par mérite », a-t-il déploré.

Don Mello pointe également la déconnexion flagrante entre les textes législatifs adoptés et leur application sur le terrain. « L’État viole lui-même ses propres lois, et il n’existe aucun contre-pouvoir pour l’en empêcher. Même quand des enquêtes sont ouvertes, elles n’aboutissent à aucune sanction. »

La corruption est identifiée comme le principal symptôme de cette dérive : passation de marchés sans appel d’offres, négociations opaques (de type “gré à gré”) et enrichissement illicite à grande échelle, parfois via des comptes offshore.

Selon l’ancien directeur général du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD), « la corruption grandit à mesure que l’impunité s’enracine ».

Pour le candidat, la lutte contre cette dérive passe par une restructuration des organes républicains. Il a proposé de transformer le Sénat en un cadre de dialogue entre acteurs économiques, politiques et sociaux, doté d’un pouvoir d’enquête et de saisine de la Haute Cour de justice.

Ahoua Don Mello a souhaité aussi la création d’un Conseil des sages composé d’anciens chefs d’État, de représentants politiques et de la société civile, chargé de valider les nominations au sein des hautes juridictions pour garantir leur indépendance.

Il a appelé par ailleurs à une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et du fichier électoral afin de « restaurer la confiance des citoyens dans les institutions de la République».

« Il faut en finir avec la République de façade. La séparation des pouvoirs ne doit plus être un principe théorique, mais une réalité vécue », a-t-il conclu.

(AIP)

sdaf/haa

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