Abidjan, 12 nov 2025 (AIP) – Le procès de l’ancien chef rebelle et ex-ministre congolais, Roger Lumbala Tshitenga, a démarré le mercredi 12 novembre 2025 à la Cour d’assises de Paris, rapportent des médias internationaux.
Arrêté à Paris en décembre 2020, Roger Lumbala, 67 ans, est accusé de crimes contre l’humanité commis entre 2002 et 2003 dans les provinces congolaises du Nord-Kivu et de l’Ituri, notamment des exécutions sommaires, des viols, des actes de torture et de réduction en esclavage.
Il a dirigé, à la tête du mouvement rebelle Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N), une campagne militaire baptisée “Effacer le tableau”, soutenue à l’époque par l’Ouganda.
En vertu du principe de compétence universelle, la France peut poursuivre les auteurs présumés de crimes graves, indépendamment du lieu de leur commission ou de la nationalité des victimes. Ce procès constitue le premier du genre concernant des crimes commis en République démocratique du Congo (RDC) par un ressortissant congolais.
Selon plusieurs organisations de défense des droits humains, cette procédure traduit la reconnaissance du rôle des juridictions étrangères dans la lutte contre l’impunité, alors que la RDC reste marquée par trois décennies de conflits armés et de violences contre les civils.
Pour des observateurs, l’affaire Lumbala pourrait faire jurisprudence et encourager d’autres pays à exercer la compétence universelle pour juger les auteurs présumés d’atrocités dans des zones de guerre. Ce procès représentera ainsi un signe d’espoir pour les survivants congolais, longtemps privés de justice dans leur propre pays.
La Cour d’assises de Paris jugera Roger Lumbala jusqu’au 19 décembre pour complicité de crimes contre l’humanité. Quatre-vingt-cinq personnes sont citées à comparaître dont 34 victimes.
(AIP)
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