Abidjan, 12 nov 2025 (AIP) – Reporters sans frontières (RSF) a appelé le président camerounais Paul Biya, réélu pour un 8e mandat, à traduire en actes son engagement en faveur de la liberté de la presse, en mettant en œuvre un plan d’action en dix points pour protéger les journalistes et améliorer les conditions d’exercice du métier au Cameroun.
Dans un communiqué publié le lundi 10 novembre 2025, l’organisation internationale de défense de la liberté de la presse rappelle que le Cameroun figure à la 131e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2025, et reste “l’un des pays les plus dangereux d’Afrique pour les journalistes”.
« Après plus de quarante ans au pouvoir, le président Paul Biya vient d’être réélu au grand dam de la liberté de la presse », a déclaré Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, tout en invitant le chef de l’État à respecter sa promesse de campagne de renforcer la protection des journalistes.
RSF propose notamment de garantir la sécurité des professionnels des médias, de supprimer les peines de prison pour les délits de presse, et de mettre fin à l’usage de la loi antiterroriste de 2014 contre les reporters.
L’organisation recommande également de rendre le Conseil national de la communication (CNC) réellement indépendant, d’assurer l’impartialité de la Radiotélévision publique camerounaise (CRTV) et d’adopter une loi sur l’accès à l’information publique.
Parmi les autres mesures, RSF exhorte le président à libérer le journaliste Amadou Vamoulké, détenu depuis neuf ans, et à lutter contre l’impunité des violences commises contre les journalistes, notamment dans les affaires Martinez Zogo, Samuel Wazizi et Anye Nde Nsoh, dont les enquêtes demeurent au point mort.
RSF appelle ainsi les autorités camerounaises à faire de ce nouveau mandat présidentiel “une ère de liberté et de sécurité pour les journalistes”, afin que le droit à l’information soit pleinement garanti au Cameroun.
(AIP)
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