Abidjan, 12 déc 2025 (AIP) – La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) a réuni les principaux acteurs du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) pour un atelier consacré à la santé et à la sécurité au travail, afin de renforcer une démarche collective face aux risques élevés qui caractérisent ce domaine professionnel.
Présidée par le directeur adjoint de la Prévention et de la Promotion de la santé et de la sécurité au travail, Dr Eba Assanvo Jacob, la rencontre s’est tenue les 4 et 5 décembre 2025, dans l’auditorium de l’institution, en présence de responsables ministériels, de syndicats, de professionnels du BTP et de représentants de la presse.
Dr Eba a rappelé que le secteur du BTP constitue l’un des moteurs du développement économique national, au regard des grands projets d’infrastructures réalisés ces dernières années tels que des échangeurs, des barrages, des routes et des ouvrages publics.
Cependant, il a souligné que cette dynamique s’appuie sur un secteur particulièrement exposé aux risques professionnels. Citant le Bureau international du travail (BIT), il a indiqué que 2,2 millions de travailleurs décèdent chaque année dans le monde des suites d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, dont près de 60 000 dans le seul secteur du BTP.
En Côte d’Ivoire, la CNPS a enregistré en 2021 près de 8 000 accidents du travail, dont 9 % dans le BTP, soit environ 920 cas, entraînant plus de 5 070 journées de travail perdues. Les effondrements récurrents de bâtiments à Abidjan et dans ses environs témoignent, selon lui, de la gravité de la situation et de la nécessité d’un sursaut collectif.
Face à ces enjeux, la CNPS a souhaité rassembler entreprises du BTP, institutions publiques, organisations professionnelles, bureaux de contrôle, cabinets d’études, architectes et maîtres d’ouvrage pour instaurer un cadre de dialogue. L’objectif est de partager les expériences, analyser les difficultés et élaborer des solutions concertées.
Durant les deux jours de travaux, les participants ont réfléchi sur les principaux risques professionnels du secteur, les maladies liées à l’activité, les exigences réglementaires, la culture de prévention et les innovations technologiques.
Dr Eba Assanvo Jacob a insisté sur la nécessité pour les entreprises de considérer la sécurité comme un investissement stratégique, et non comme une contrainte. « Les entreprises qui intègrent la prévention dans leur organisation sont celles qui avancent plus vite, respectent les délais et fidélisent leurs équipes », a-t-il souligné.
Des ateliers permettront de proposer des stratégies de sensibilisation adaptées au terrain, ainsi qu’un ensemble de directives techniques destinées à harmoniser les pratiques de prévention dans le secteur du BTP.
(AIP)
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