Abidjan, 20 juin 2024 (AIP)- Le directeur de la météorologie nationale à la Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique (SODEXAM), Konaté Daouda, a assuré jeudi 20 juin 2024 lors du Forum de l’AIP à son siège à Abidjan, que le phénomène El Niño a disparu mais la Côte d’Ivoire en vit les conséquences.
M. Konaté a exposé sur le thème, « Prévisions météorologiques et gestion des saisons de pluies : enjeux et solutions pour la Côte d’Ivoire », et s’est prêté aux questions des journalistes Benjamin Soro et Rémi Kouamé de l’AIP.
« Le phénomène qui est apparu en 2023, a lui-même disparu mais ce sont ses conséquences que nous vivons. Nous avons annoncé l’action de ce phénomène et les conséquences en 2024 qui étaient la forte chaleur, la forte pluviométrie et d’autres déficits pluviométriques dans certaines régions », a indiqué le directeur de la météorologie.
Il a fait remarquer qu’actuellement il y a des déficits pluviométriques dans le Centre (-31% de déficit pluviométrique) et dans le Nord (-9% de déficit pluviométrique) de la Côte d’Ivoire. « Quelque part à Abidjan, nous avons des excédents pluviométriques, alors qu’à l’intérieur il ne pleut pas. Il y a des passages de pluies mais les quantités ne sont pas suffisantes », a-t-il indiqué.
Selon M. Konaté, la Côte d’Ivoire en réalité est en déficit pluviométrique si un cumul est fait par rapport aux pluies tombées. « Ce sont les conséquences du phénomène El Nino que nous avions annoncé. Les impacts continuent, mais en 2025 je pense que cela va s’atténuer », a-t-il assuré.
La SODEXAM a annoncé en 2023 des périodes de sécheresses prolongées en Côte d’Ivoire, directement liées au phénomène climatique mondial El Niño, actuellement en cours dans le monde.
Selon les données météorologiques étroitement surveillées par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’océan Pacifique équatorial, en particulier la zone Niño, affichait des températures anormalement élevées par rapport à la moyenne à long terme de 1991-2020.
Cette augmentation des températures s’est accentuée depuis les mois de Mars et Avril 2023, atteignant un excès de +1,5°C par rapport à la norme.
Les prévisions de l’OMM prévoyaient une intensification continue du phénomène El Niño, avec des écarts moyens projetés à environ +2°C en Décembre 2023, avant de commencer à diminuer au cours de Mars, Avril et Mai 2024.
Les retombées de ce phénomène climatique sur la Côte d’Ivoire incluent des périodes prolongées de sécheresse, ce qui compromettra les ressources en eau et l’agriculture.
De plus, la production d’énergie des barrages hydroélectriques sera affectée, menaçant l’approvisionnement énergétique, tout en mettant en danger l’irrigation des cultures, avec des conséquences potentielles sur les rendements agricoles. Enfin, il y a un risque évident pour la sécurité alimentaire, car les rendements des cultures vivrières sont en baisse.
(AIP)
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