Abidjan, 16 août 2024 (AIP) – Dans un communiqué de presse transmis à l’AIP, mercredi 14 août 2024, Amnesty International appelle à la suspension immédiate des expulsions forcées à Abidjan.
« Nous demandons aux autorités de mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées à Abidjan pour prévenir toute violence et de veiller à ce que les personnes dont les droits ont été violés aient accès à la justice et à des voies de recours effectives », a déclaré la directrice régionale d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Samira Daoud.
Amnesty International dénonce aussi le manque de notification appropriée avant les expulsions, entraînant violences et impacts graves sur les enfants privés d’éducation et les fermiers privés de leurs moyens de subsistance. L’organisation “exige” que les autorités ivoiriennes garantissent les droits des personnes expulsées et suspendent les expulsions jusqu’à ce que des mesures adéquates soient mises en place pour protéger ces droits.
En mars, les autorités avaient annoncé des mesures de soutien telles que des indemnités et des aides au relogement, mais jusqu’à présent, de nombreuses familles, y compris celles en possession d’Arrêtés de concession définitif (ACD) n’ont pas reçu d’indemnisation. Les expulsions ont également touché des établissements scolaires, privant ainsi les enfants de leur droit à l’éducation.
L’organisation non gouvernementale (ONG) Colombe Ivoire a signalé que 256 personnes du quartier de Boribana ont été relogées dans la commune de Songon Ahiwayi avant les expulsions. Cependant, de nombreuses personnes ont refusé le relogement proposé en raison de la distance importante du site de réinstallation.
« Notre maison et mon école ont été détruites. J’ai été obligée d’aller vivre chez ma tante à Songon et j’ai dû abandonner l’école », a déclaré Assita, une élève en classe de 4e au Groupe scolaire Cha-Hélène.
Selon des données communiquées par les autorités locales, 1 199 familles et 203 propriétaires à Gesco, ainsi que 600 familles à Abattoir, ont perdu leurs maisons. Le nombre de personnes affectées à Boribana a été estimé à 28 000 par l’ONG Colombe Ivoire.
Amnesty International appelle également à une enquête sur les recours excessifs à la force pendant les expulsions et demande une réponse rapide aux allégations de violations des droits humains. L’organisation note que malgré les annonces de soutien, des milliers de personnes restent en détresse et sans solutions adéquates.
(AIP)
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