Abidjan, 20 août 2024 (AIP)- La 17è Journée scientifique organisée par le Réseau ivoirien de lutte contre les hépatites virales (RILHVi), mardi 20 août 2024 à Abidjan-Plateau, veut faire infléchir la prévalence de la transmission mère-enfant, responsable d’environ un tiers des contaminations.
« Les hépatites virales B (14 à 15%) et C (5%) sont une menace de santé publique mondiale de par leur prévalence élevée et leurs complications qui sont la cirrhose et le cancer du foie. On dénombre plus de 3,6 millions (une prévalence de 12% de la population générale) de cas d’hépatite virale en Côte d’Ivoire, avec une prédominance de l’hépatite B. Il provoque près de 220.000 décès/an. Aussi, la transmission materno-fœtale du VHB est de 32,8%. Il faut tirer la sonnette d’alarme pour rompre cette chaine », a alerté le président du RILHVi, Pr Fulgence Bathaix Yao, par ailleurs président du comité scientifique de ce forum.
La transmission du VHB et du VHC par une femme enceinte infectée (le virus peut se trouver dans le placenta, les secrétions vaginales, ou le liquide amniotique) se fait soit au moment de l’accouchement, lors de manœuvres obstétricales et/ou d’actes médicaux non sécurisés, ou encore pendant l’allaitement.
Pour endiguer le mal, il faut protéger la mère et l’enfant de prime abord, en faisant le dépistage pendant les consultations prénatales, faire la vaccination (une dose/mois sur trois mois), utiliser du matériel à usage unique lors de tout acte pendant lequel on utilise des objets coupant, tranchant ou piquant, vacciner les nouveau-nés à la naissance et la petite enfance, informer/sensibiliser la communauté sur l’importance de la vaccination et sur les signes de la maladie, etc.
« Nous pouvons changer le cours de l’épidémie avec une synergie d’actions contre ce mal pernicieux pour les générations à venir. Notre défi majeur reste l’accès aux soins et aux médicaments, en particulier pour les populations rurales et les femmes. Aussi, les campagnes de sensibilisation et d’information doivent se multiplier », souhaite le Pr Bathaix Yao.
L’hépatite virale se transmet par tous les liquides et sécrétions biologiques, c’est-à-dire, le sang infecté présent sur les seringues et aiguilles réutilisées, la salive, ou en raison d’actes médicaux non sécurisés tels que les transfusions sanguines, ou encore lors de rapports sexuels non protégés. Le VHB, également présent dans la salive, est considéré comme une maladie infectieuse extrêmement contagieuse, car 50 à 100 fois plus infectieux que celui du SIDA. Certaines pratiques telles que le piercing, le tatouage, la scarification, favorise la propagation car le virus peut vivre à l’air ambiant de 72 heures à une semaine.
Les symptômes de l’hépatite virale sont, entre autres, l’asthénie physique (fatigue anormale et répétée), la fièvre/courbature, la jaunisse (yeux jaunes).
Ce forum d’échanges meublé d’une quinzaine de communications est une lucarne ouverte aux gynécologues, pédiatres, sages femmes, maïeuticiens, gastro-entérologues, laboratoires et firmes pharmaceutique, tradipraticiens, les partenaires, le public (…) de se mettre à jour sur les protocoles bien définis du dépistage, de la prise en charge médicale, la sensibilisation/communication, et d’obtenir l’engagement des mécènes et des populations pour lutter efficacement contre les hépatites virales.
(AIP)
tls/fmo