Odienné, 29 août 2024 (AIP)- Le Centre de recherche politique d’Abidjan (CRPA) déroule dans six localités frontalières du Nord ivoirien un projet de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent axé sur une plus grande implication des femmes au niveau de la prévention.
Pour le directeur du centre, Dr César Moquet Flan, il s’agit de constituer, dans ces zones plus exposées à la menace, les femmes en « rempart » contre ces phénomènes, de par leur poids au sein des cellules familiales.
« L’homme, bien sûr, joue un rôle important pour ce qui concerne l’éducation, mais la présence quotidienne de la mère montre bien l’impact qu’elle peut avoir sur son enfant. Les femmes constituent un pilier essentiel non seulement au niveau de la famille mais également au niveau même de la société entière. Leur disposition à écouter, leur intuition et leur proximité sont des éléments sur lesquels l’on pourrait capitaliser », a-t-il expliqué, depuis Odienné.
La ville d’Odienné a constitué, mardi 27 août 2024, la première étape de la mise en œuvre du projet dénommé « Femmes dans toutes leurs diversités culturelles et religieuses remparts face à la radicalisation et l’extrémisme violent dans le Nord de la Côte d’Ivoire ».
Minignan, Bouna, Téhini, Ferkessédougou et Tengréla sont les autres localités couvertes par le projet qui bénéficie du soutien notamment de l’agence américaine pour le développement international (USAID).
Dans chacune de ces localités, il est question notamment, suivant l’articulation du projet, de renforcer, dans le cadre d’un séminaire, les capacités de femmes leaders d’opinion en matière de compréhension de la radicalisation et de l’extrémisme violent, de leur expliquer l’importance de l’engagement féminin dans la lutte contre ces phénomènes et de débattre autour du thème de la contribution des femmes à la prévention.
Un comité de veille, constitué de cinq femmes et de deux guides religieux, est par la suite mis en place en tant qu’organe opérationnel, en charge de pérenniser les acquis. Une plateforme va mettre en contact permanent toutes les femmes cibles, au nombre de 300, qui maintiendront également le lien avec le CRPA. En même temps, les comités de veille vont travailler de façon plus pratique et servir également de courroie entre les populations et les autorités locales, a fait savoir Dr Flan.
Une association scientifique composée essentiellement d’universitaires, le CRPA inscrit son intervention dans le registre de celles de la société civile qui œuvrent à la consolidation de la cohésion sociale et à la recherche de la paix en Côte d’Ivoire.
(AIP)
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